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76 ANIMAUX.<br />

Ion, passe par un état mitoyen, qui est celui de la chrysalide ; et lorsqu'il sort de<br />

la chrysalide, il est entièrement formé, il a acquis sa grandeur totale et toute la<br />

perfection de sa forme, et il est dès lors en état d'engendrer ; au lieu que, dans la<br />

prétendue transformation du ver spermatique en homme, on ne peut pas dire qu'il<br />

y ait un état de chrysalide ; et quand même on en supposerait un pendant les pre­<br />

miers jours de la conception, pourquoi la production de cette chrysalide suppo­<br />

sée n'est-elle pas un homme adulte et parfait, et qu'au contraire ce n'est qu'un<br />

embryon encore informe auquel il faut un nouveau développement? On voit bien<br />

que l'analogie est ici violée, et que, bien loin de confirmer cette idée de la transfor­<br />

mation du ver spermatique, elle la détruit lorsqu'on prend la peine de l'examiner.<br />

D'ailleurs le ver qui doit se transformer en mouche vient d'un œuf: cet œuf est<br />

le produit de la copulation des deux sexes, de la mouche mâle et de la mouche<br />

femelle, et il renferme le fœtus ou le ver qui doit ensuite devenir chrysalide, et<br />

arriver enfin à son état de perfection, à son état de mouche, dans lequel seul l'ani­<br />

mal a la faculté d'engendrer; au lieu que le ver spermatique n'a aucun principe de<br />

génération: il ne vient pas d'un œuf, et quand même on accorderait que la semence<br />

peut contenir des œufs d'où sortent les vers spermatiqùes, la difficulté restera tou­<br />

jours la même ; car ces œufs supposés n'ont pas pour principe d'existence la copu­<br />

lation des deux sexes, comme dans les insectes ; par conséquent, la production<br />

supposée, non plus que le développement prétendu des vers spermatiqùes, ne<br />

peuvent être comparés à la production et au développement des insectes; et bien<br />

loin que les partisans de cette opinion puissent tirer avantage de la transforma­<br />

tion des insectes, elle me paraît au contraire détruire le fondement de leur expli­<br />

cation.<br />

Lorsqu'on fait attention à la multitude innombrable des vers spermatiqùes, et au<br />

très-petit nombre de fœtus qui en résulte, et qu'on oppose aux physiciens prévenus<br />

de ce système, la profusion énorme et inutile qu'ils sont obligés d'admettre, ils<br />

répondent, comme je l'ai dit, par l'exemple des plantes et des arbres, qui produi­<br />

sent un très-grand nombre de graines assez inutilement pour la propagation<br />

ou la multiplication de l'espèce, puisque de toutes ces graines il n'y en a que<br />

fort peu qui produisent des plantes et des arbres, et que tout le reste semble<br />

être destiné à l'engrais de la terre, ou à la nourriture des animaux : mais cette<br />

comparaison n'est pas tout à fait juste, parce qu'il est de nécessité absolue que tous<br />

les vers spermatiqùes périssent, à l'exception d'un seul; au lieu qu'il n'est pas<br />

également nécessaire que toutes les graines périssent, et que d'ailleurs, en servant<br />

de nourriture à d'autres corps organisés, elles servent au développement et à la<br />

reproduction des animaux, lorsqu'elles ne deviennent pas elles-mêmes des végé­<br />

taux; au lieu qu'on ne voit aucun usage des vers spermatiqùes, aucun but auquel<br />

on puisse rapporter leur multitude prodigieuse. Au reste je ne fais cette remarque<br />

que pour rapporter tout ce qu'on a dit ou pu dire sur cette matière; car j'avoue<br />

qu'une raison tirée des causes finales n'établira ni ne détruira jamais un système<br />

en physique.

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