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VARIÉTÉS DANS L'ESPÈCE HUMAINE. 411<br />

les marchands qui les amènent de tous les côtés choisissent les plus belles. Les<br />

blanches viennent de Pologne, de Moscovie, de Circassie, de Géorgie et des fron­<br />

tières de la grande Tartarie ; les basanées, des terres du grand Mogol et de celles<br />

du roi de Golconde et du roi de Visapour; et pour les noires, elles viennent de la<br />

côte de Mélinde et de celles de la mer Rouge. Les femmes du peuple ont une sin­<br />

gulière superstition : celles qui sont stériles s'imaginent que, pour devenir fé­<br />

condes, il faut passer sous les corps morts des criminels qui sont suspendus aux<br />

fourches patibulaires : elles croient que le cadavre d'un mâle peut influer, même<br />

de loin, et rendre une femme capable de faire des enfants. Lorsque ce remède<br />

singulier ne leur réussit pas, elles vont chercher les canaux des eaux qui s'écou­<br />

lent des bains ; elles attendent le temps où il y a dans ces bains un grand nombre<br />

d'hommes : alors elles traversent plusieurs fois l'eau qui en sort; et lorsque cela<br />

ne leur réussit pas mieux que la première recette, elles se déterminent enfin à ava­<br />

ler la partie du prépuce qu'on retranche dans la circoncision : c'est le souverain<br />

remède contre la stérilité.<br />

Les peuples de la Perse, de la Turquie, de l'Arabie, de l'Égypte et de toute la<br />

Barbarie, peuvent être regardés comme une même nation qui, dans le temps de<br />

Mahomet et de ses successeurs, s'est extrêmement étendue, a envahi des terrains<br />

immenses et s'est prodigieusement mêlée avec les peuples naturels de tous ces pays.<br />

Les Persans, les Turcs, les Maures, se sont policés jusqu'à un certain point : mais<br />

les Arabes sont demeurés pour la plupart dans un état d'indépendance qui suppose<br />

le mépris des lois : ils vivent, comme les Tartares, sans règle, sans police, et pres­<br />

que sans société; le larcin, le rapt, le brigandage, sont autorisés par leurs chefs : ils<br />

se font honneur de leurs vices, ils n'ont aucun respect pour la vertu, et de toutes<br />

les conventions humaines ils n'ont admis que celles qu'ont produites le fanatisme<br />

et la superstition.<br />

Ces peuples sont fort endurcis au travail. Us accoutument aussi leurs chevaux à la<br />

plus grande fatigue ; ils ne leur donnent à boire et à manger qu'une seule fois en vingt-<br />

quatre heures : aussi ces chevaux sont-ils très-maigres ; mais en même temps ils sont<br />

très-prompts à la course, et pour ainsi dire infatigables. Les Arabes, pour la plupart,<br />

vivent misérablement; ils n'ont ni pain ni vin; iis ne prennent pas la peine de culti­<br />

ver la terre: au lieu de pain ils se nourrissent de quelques graines sauvages qu'ils dé­<br />

trempent et pétrissent avec le lait de leur bétail. Ils ont des troupeaux de chameaux,<br />

de moutons et de chèvres, qu'ils mènent paître çà et là dans les lieux où ils trouvent<br />

de l'herbe; ils y plantent leurs tentes qui sont faites de poil de chèvre, et ils y demeu­<br />

rent avec leurs femmes et leurs enfants,j usqu'à ce que l'herbe soit mangée, après quoi<br />

ils décampent pour aller chercher ailleurs. Avec une manière de vivre aussi dure et<br />

une nourriture aussi simple, les Arabes ne laissent pas d'être très-robustes et très-<br />

forts ; ils sont même d'une assez grande taille et assez bien faits: mais ils ont lo<br />

visage et le corps brûlés de l'ardeur du soleil; car la plupart vont tout nus, ou ne<br />

portent qu'une mauvaise chemise. Ceux des côtes de l'Arabie Heureuse et de lue<br />

de Socotora sont plus petits : ils ont le feint couleur de cendre ou fort basané, et

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