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296 DE L'HOMME.<br />

Dans l'enfance les parties supérieures du corps sont plus grandes que les parties<br />

inférieures : les cuisses et les jambes ne font pas, à beaucoup près, la moitié de la<br />

hauteur du corps : à mesure que l'enfant avance en âge ces parties inférieures<br />

prennent plus d'accroissement que les parties supérieures ; et lorsque l'accroisse­<br />

ment de tout le corps est entièrement achevé, les cuisses et les jambes font à peu<br />

près la moitié de la hauteur du corps.<br />

Dans les femmes la partie antérieure de la poitrine est plus élevée que dans les<br />

hommes, en sorte qu'ordinairement la capacité de la poitrine formée par les côtes<br />

a plus d'épaisseur dans les femmes et plus de largeur dans les hommes, propor­<br />

tionnellement au reste du corps : les hanches des femmes sont aussi beaucoup plus<br />

grosses, parce que les os des hanches, et ceux qui y sont joints et qui composent<br />

ensemble cette capacité qu'on appelle le bassin, sont plus larges qu'ils ne le sont<br />

dans les hommes. Cette différence dans la conformation de la poitrine et du bassin<br />

est assez sensible pour être reconnue fort aisément, et elle suffit pour faire distin­<br />

guer le squelette d'une femme de celui d'un homme.<br />

La hauteur totale du corps humain varie assez considérablement : la grande<br />

taille pour les hommes est depuis cinq pieds quatre ou cinq pouces jusqu'à cinq<br />

pieds huit ou neuf pouces ; la taille médiocre est depuis cinq pieds ou cinq pieds<br />

un pouce jusqu'à cinq pieds quatre pouces ; et la taille est au-dessous de cinq pieds.<br />

Les femmes ont en général trois ou quatre pouces de moins que les hommes. Nous<br />

parlerons ailleurs des géants et des nains.<br />

Quoique le corps de l'homme soit à l'extérieur plus délicat que celui d'aucun des<br />

animaux, il est cependant très-nerveux, et peut-être plus fort, par rapport à son<br />

volume, que celui des animaux les plus forts : car, si nous voulons comparer la<br />

force du lion à celle de l'homme, nous devons considérer que cet animal étant ar­<br />

mé de griffes et de dents, l'emploi qu'il fait de ses forces nous en donne une fausse<br />

idée; nous attribuons à sa force ce qui n'appartient qu'à ses armes : celles que<br />

l'homme a reçues de la nature ne sont point offensives ; heureux si l'art ne lui en<br />

eût pas mis à la main de plus terribles que les ongles du lion !<br />

Mais il y a une meilleure manière de comparer la force de l'homme avec celle des<br />

animaux, c'est par le poids qu'il peut porter. On assure que les portefaix ou cro-<br />

cheteurs de Constantinople portent des fardeaux de neuf cent livres pesant. Je me<br />

souviens d'avoir lu une expérience de M. Desaguilliers au sujet de la force de<br />

l'homme : il fit faire une espèce de harnais par le moyen duquel il distribuait sur<br />

toutes les parties du corps d'un homme debout un certain nombre de poids, en<br />

sorte que chaque partie du corps supportait tout ce qu'elle pouvait supporter rela­<br />

tivement aux autres, et qu'il n'y avait aucune partie ne qui fût chargée comme elle<br />

devait l'être ; on portait, au moyen de cette machine, sans être fort surchargé, un<br />

poids de deux milliers. Si on compare cette charge avec celle que, volume pour<br />

volume, un cheval doit porter, on trouvera que, comme le corps de cet animal a au<br />

moins six ou sept fois plus de volume que celui d'un homme, on pourrait donc<br />

charger un cheval de douze à quatorze milliers; ce qui est un poids énorme en

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