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138 ANIMAUX.<br />

niques dans chaque partie du corps, et que la reproduction s'opère par le superflu de<br />

ces mêmes parties organiques rassemblées dans quelque endroit où elles sont ren­<br />

voyées de toutes les parties du corps. J'ai expliqué (chap. IV) comment on doit en­<br />

tendre cette théorie dans la génération de l'homme et des animaux qui ont des<br />

sexes. Les femelles étant donc des êtres organisés comme les mâles, elles doivent<br />

aussi, comme je l'ai établi, avoir quelques réservoirs où le superflu des parties or­<br />

ganiques soit renvoyé de toutes les parties de leur corps : ce superflu ne peut pas y<br />

arriver sous une autre forme que sous celle d'une liqueur, puisque c'est un extrait<br />

de toutes les parties du corps ; et cette liqueur est ce que j'ai toujours appelé la se­<br />

mence de la femelle.<br />

Cette liqueur n'est pas, comme le prétend Aristote, une matière inféconde par<br />

elle-même, et qui n'entre ni comme matière, ni comme forme, dans l'ouvrage de<br />

la génération ; c'est au contraire une matière prolifique, et aussi essentiellement pro­<br />

lifique, que celle du mâle, qui contient les parties caractéristiques du sexe féminin,<br />

que la femelle seule peut produire, comme celle du mâle contient les parties qui doi­<br />

vent former les organes masculins, et chacune de ces liqueurs contient en même<br />

temps toutes les autres parties organiques qu'on peut regarder comme communes<br />

aux deux sexes; ce qui fait que, par mélange, la fille peut ressembler à son père,<br />

et le fils à sa mère. Cette liqueur n'est pas composée, comme le dit Hippocrate, de<br />

deux liqueurs, l'une forte, qui doit servir à produire des mâles, et l'autre faible, qui<br />

doit former les femelles: cette supposition est gratuite; et d'ailleurs je ne vois<br />

pas comment on peut concevoir que, dans une liqueur qui est l'extrait de toutes les<br />

parties du corps de la femelle, ily ait des parties qui puissent produire des organes<br />

que la femelle, n'a pas, c'est-à-dire les organes du mâle.<br />

Cette liqueur doit arriver par quelque voie dans la matrice des animaux qui<br />

portent et nourrissent leur fœtus au dedans de leur corps, ou bien elle doit se ré­<br />

pandre sur d'autres parties dans les animaux qui n'ont point de vraie matrice ; ces<br />

parties sont les œufs qu'on peut regarder comme des matrices portatives, et que<br />

l'animal jette au dehors. Ces matrices contiennent chacune une petite goutte de<br />

cette liqueur prolifique de la femelle dans l'endroit qu'on appelle la cicatricule.<br />

Lorsqu'il n'y a pas eu de communication avec le mâle, cette goutte de liqueur pro­<br />

lifique se rassemble sous la figure d'une petite môle, comme l'a observé Malpighi;<br />

et quand cette liqueur prolifique de la femelle, contenue dans la cicatricule, a été<br />

pénétrée par celle du mâle, elle produit un fœtus qui tire sa nourriture des sucs de<br />

cette matrice dans laquelle il est contenu.<br />

Les œufs, au lieu d'être des parties qui se trouvent généralement dans toutes les<br />

femelles, ne sont donc au contraire que des parties que la nature a employées pour<br />

remplacer la matrice dans les femelles qui sont privées de cet organe ; au lieu d'ê­<br />

tre les parties actives et essentielles à la première fécondation, les œufs ne servent<br />

que comme parties passives et accidentelles à la nutrition du fœtus déjà formé par<br />

le mélange des liqueurs des deux sexes dans un endroit de cette matrice, comme<br />

le sont les fœtus dans quelque endroit de la matrice des vivipares ; au lieu d'être

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