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U2 DE L'HOMME.<br />

ils ressemblent pour la forme aux Abyssins. Les Arabes Sont dans l'usage de se<br />

faire appliquer une couleur bleue foncée aux bras, aux lèvres, et aux parties les plus<br />

apparentes du corps; ils mettent cette couleur par petits points, et la font pénétrer<br />

dans la chair avec une aiguille faite exprès : la marque est ineffaçable. Cette cou­<br />

tume singulière se trouve chez les nègres qui ont eu commerce p,vec les Maho-<br />

métans.<br />

Chez les Arabes qui demeurent dans les déserts sur les frontières de Tremecen<br />

et de Tunis, les filles, pour paraître belles, se font des chiffres de couleur bleue<br />

sur tout le corps avec la pointe d'une lancette et du vitriol, et les Africaines en font<br />

autant à leur exemple, mais non pas celles qui- demeurent dans les villes, car<br />

elles conservent la même blancheur de visage avec laquelle elles sont venues au<br />

monde : quelques-unes seulement se peignent une petite fleur ou quelque autre<br />

chose aux joues, au front ou au menton, avec de la fumée de noix de galle et du<br />

safran; ce qui rend la marque fort noire : elles se noircissent aussi les sourcils (1).<br />

La Boulaye dit que les femmes des Arabes du désert ont les mains, les lèvres et le<br />

menton peints de bleu ; que la plupart ont des anneaux d'or ou d'argent au nez,<br />

de trois pouces de diamètre : qu'elles sont assez laides, parce qu'elles sont perpé­<br />

tuellement au soleil, mais qu'elles naissent blanches; que les jeunes filles sont<br />

très-agréables ; qu'elles chantent sans cesse, et que leur chant n'est pas triste<br />

comme celui des Turques ou des Persanes, mais qu'il est bien plus étrange, parce<br />

qu'elles poussent leur haleine de toute leur force, et qu'elles articulent extrême­<br />

ment vite.<br />

« Les princesses et les dames arabes, dit un autre voyageur, qu'on m'a montrées<br />

par le coin d'une tente, m'ont paru fort belles et bien faites : on peut juger par<br />

celles-ci, et par ce qu'on m'en a dit, que les autres ne le sont guère moins ; elles<br />

sont blanches, parce qu'elles sont toujours à couvert du soleil. Les femmes du com­<br />

mun sont extrêmement hâlées : outre la couleur brune et basanée qu'elles ont na­<br />

turellement, je les ai trouvées fort laides dans toute leur figure, et je n'ai rien vu<br />

en elles que les agréments ordinaires qui accompagnent une grande jeunesse. Ces<br />

femmes se piquent les lèvres avec des aiguilles, et mettent par-dessus de la poudre<br />

à canon mêlée avec du fiel de bœuf, qui pénètre la peau et les rend bleues et<br />

livides pour tout le reste de leur vie ; elles font de petits points de la même<br />

façon aux coins de leur bouche, aux côtés du menton et sur les joues; elles<br />

noircissent le bord de leurs paupières d'une poudre noire composée avec de<br />

la tutie, et tirent une ligne de ce noir au dehors du coin de l'œil pour le faire<br />

paraître plus fendu; car, en général, la principale beauté des femmes de l'O­<br />

rient est d'avoir de grands yeux noirs, bien ouverts et relevés à fleur de tête. Les<br />

Arabes expriment la beauté d'une femme en disant qu'elle a les yeux d'une gazelle :<br />

toutes leurs chansons amoureuses ne parlent que des yeux noirs et des yeux de<br />

gazelle, et c'est à cet animal qu'ils comparent toujours leurs maîtresses. Efîective-<br />

0) Voyez l'Afrique deMarmol, tome I, pago 83.

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