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VARIÉTÉS DANS LA GÉNÉRATION. 103<br />

parties du moule intérieur de leur corps; elles le pénètrent dans toutes ses dimen­<br />

sions, elles y portent la végétation et la vie, elles rendent ce moule vivant et crois­<br />

sant dans toutes ses parties ; la forme intérieure du moule détermine seulement<br />

leur mouvement et leur position pour la nutrition et le développement dans tous<br />

les êtres organisés.<br />

Et lorsque ces molécules organiques vivantes ne sont plus contraintes par la<br />

puissance du moule intérieur, lorsque la mort fait cesser le jeu de l'organisation,<br />

c'est-à-dire la puissance de ce moule, la décomposition du corps suit, et les molé­<br />

cules organiques, qui toutes survivent, se retrouvant en liberté dans la dissolution<br />

et la putréfaction des corps, passent dans d'autres corps aussitôt qu'elles sont<br />

pompées par la puissance de quelque autre moule, en sorte qu'elles peuvent passer<br />

de l'animal au végétal, et du végétal à l'animal, sans altération et avec la propriété<br />

permanente et constante de leur porter la nutrition et la vie ; seulement il arrive<br />

une infinité de générations spontanées dans cet intermède, où la puissance du<br />

moule est sans action, c'est-à-dire dans cet intervalle de temps pendant lequel les<br />

molécules organiques se trouvent en liberté dans la matière des corps morts et<br />

décomposés, dès qu'elles ne sont point absorbées par le moule intérieur des êtres<br />

organisés qui composent les espèces ordinaires de la nature vivante ou végétante.<br />

Ces molécules, toujours actives, travaillent à remuer la matière putréfiée ; elles<br />

s'en approprient quelques particules brutes, et forment, par leur réunion, une mul­<br />

titude de petits corps organisés, dont les uns, comme les vers de terre, les cham­<br />

pignons, etc., paraissent être des animaux ou des végétaux assez grands ; mais dont<br />

les autres, en nombre presque infini, ne se voient qu'au microscope. Tous ces corps<br />

n'existent que par une génération spontanée, et ils remplissent l'intervalle que la<br />

nature a mis entre la simple molécule organique vivante et l'animal ou le végétal :<br />

aussi trouve-t-on tous les degrés, toutes les nuances imaginables, dans cette suite,<br />

dans cette chaîne d'êtres qui descend de l'animal le mieux organisé à la molécule<br />

simplement organique. Prise seule, cette molécule est fort éloignée de la nature de<br />

l'animal ; prises plusieurs ensemble, ces molécules vivantes en seraient encore tout<br />

aussi loin, si elles ne s'appropriaient pas des particules brutes, et si elles ne les<br />

disposaient pas dans une certaine forme approchante de celle du moule intérieur<br />

des animaux ou des végétaux ; et comme cette disposition de forme doit varier à<br />

l'infini, tant pour le nombre que par la différente action des molécules vivantes<br />

contre la matière brute, il doit en résulter, et il en résulte en effet, des êtres de<br />

tous degrés d'animalité. Et cette génération spontanée à laquelle tous ces êtres<br />

doivent également leur existence, s'exerce et se manifeste toutes les fois que les<br />

êtres organisés se décomposent ; elle s'exerce constamment et universellement<br />

après la mort, et quelquefois aussi pendant leur vie, lorsqu'il y a quelque défaut<br />

dans l'organisation du corps qui empêche le moule intérieur d'absorber et de s'assi­<br />

miler toutes les molécules organiques contenues dans les aliments. Ces molécules<br />

Surabondantes, qui ne peuvent pénétrer le moule intérieur de l'animal pour sa<br />

nutrition, cherchent à se réunir avec quelques particules de la matière brute des

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