23.06.2013 Views

Download

Download

Download

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

DE LA VIEILLESSE ET DE LA MORT.<br />

sent le corps, sont moins solides et plus molles dans .les femmes que dans les<br />

hommes, il faudra plus de temps pour que ces parties prennent cette solidité qui<br />

cause la mort : les femmes par conséquent doivent vieillir plus que les hommes;<br />

c'est aussi ce qui arrive, et on peut observer, en consultant les tables qu'on a faites<br />

sur la mortalité du genre humain, que quand les femmes ont passé un certain âge<br />

elles vivent ensuite plus longtemps que les hommes du même âge. On doit aussi<br />

conclure de ce que nous avons dit, que les hommes qui sont en apparence plus<br />

faibles que les autres, et qui approchent plus de la constitùtion des femmes, doivent<br />

vivre plus longtemps que ceux qui paraissent être les plus forts et les plus robus­<br />

tes : et de même on peut croire que, dans l'un et l'autre sexe, les personnes qui<br />

n'ont achevé de prendre leur accroissement que fort tard, sont celles qui doivent<br />

vivre le plus ; car, dans ces deux cas, les os, les cartilages et toutes les fibres arri­<br />

veront plus tard à ce degré de solidité qui doit produire leur destruction.<br />

Cette cause de la mort naturelle est générale et commune à tous les animaux et<br />

même aux végétaux. Un chêne ne périt que parce que les parties les plus anciennes<br />

du bois, qui sont au centre, deviennent si dures et si compactes, qu'elles ne peu­<br />

vent plus recevoir de nourriture : l'humidité qu'elles contiennent, n'ayant plus de<br />

circulation et n'étant pas remplacée par une séve nouvelle, fermente, se corrompt<br />

et altère peu à peu les fibres du bois; elles deviennent rouges, elles se désorganisent,<br />

enfin elles tombent en poussière.<br />

La durée totale de la vie peut se mesurer en quelque façon par celle du temps<br />

de l'accroissement : un arbre ou un animal qui prend en peu de temps tout son<br />

accroissement, périt beaucoup plus tôt qu'un autre auquel il faut plus de temps<br />

pour croître. Dans les animaux, comme dans les végétaux, l'accroissement en hau­<br />

teur est celui qui est achevé le premier. Un chêne cesse de grandir longtemps avant<br />

qu'il cesse de grossir. L'homme croît en hauteur jusqu'à seize ou dix-huit ans, et<br />

cependant le développement entier de toutes les parties de son corps en grosseur n'est<br />

achevé qu'à trente ans. Les chiens prennent en moins d'un an leur accroissement<br />

en longueur, et ce n'est que dans la seconde année qu'ils achèvent de prendre leur<br />

grosseur. L'homme, qui est trente ans à croître, vit quatre-vingt-dix ou cent ans ;<br />

le chien, qui ne croît que pendant deux ou trois ans, ne vit aussi que dix ou douze<br />

ans : il en est de même de la plupart des autres animaux. Les poissons, qui ne<br />

cessent de croître qu'au bout d'un très-grand nombre d'années, vivent des siècles,<br />

et, comme nous l'avons déjà insinué, cette longue durée de leur vie doit dépendre<br />

de la constitution particulière de leurs arêtes, qui ne prennent jamais autant de<br />

solidité que les os des animaux terrestres. Nous examinerons dans l'histoire parti­<br />

culière des animaux, s'il y a des exceptions à cette espèce de règle que suit la nature<br />

dans la proportion de la durée de la vie à celles de l'accroissement, et si en effet il<br />

est vrai que les corbeaux et les cerfs vivent, comme on le prétend, un si grand<br />

nombre d'années : ce qu'on-peut dire en général, c'est que les grands nnimaux<br />

vivent plus longtemps que les petits, parce qu'ils sont plus de temps à croître.<br />

Les causes de notre destruction sont donc nécessaires, et la mort est inévitable ;<br />

8 0 9

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!