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250 DE L'HOMME.<br />

son séjour dans la matrice, que l'enfant ne croît en un an jusqu'à cet âge de puberté<br />

où la nature semble faire un effort pour achever de développer et de perfectionner<br />

son ouvrage, en le portant pour ainsi dire tout à coup au dernier degré de son ac­<br />

croissement.<br />

1 Tout le monde sait combien il est important pour la santé des enfants de choisir,<br />

de bonnes nourrices ; il est absolument nécessaire qu'elles soient saines et qu'elles<br />

se portent bien : on n'a que trop d'exemples de la communication réciproque de cer­<br />

taines maladies de la nourrice à l'enfant et de l'enfant à la nourrice; il y a eu des<br />

villages entiers dont tous les habitants ont été infectés du virus vénérien que quel­<br />

ques nourrices malades avaient communiqué en donnant à d'autres femmes leur3<br />

enfants à allaiter.<br />

Si les mères nourrissaient leurs enfants, il y a apparence qu'ils en seraient plus<br />

forts et plus vigoureux : le lait de leur mère doit leur convenir mieux que le lait<br />

d'une autre femme ; car le fœtus se nourrit, dans la matrice, d'une liqueur laiteuse<br />

qui est fort semblable au lait qui se forme dans les mamelles. L'enfant est donc<br />

déjà pour ainsi dire accoutumé au lait de sa mère, au lieu que le lait d'une autre<br />

nourrice est une nourriture nouvelle pour lui, et qui est quelquefois assez diffé­<br />

rente de la première pour qu'il ne puisse pas s'y accoutumer : car on voit des<br />

enfants qui ne peuvent s'accommoder du lait de certaines femmes ; ils maigrissent,<br />

ils deviennent languissants et malades. Dès qu'on s'en aperçoit, il faut prendre une<br />

autre nourrice : si l'on n'a pas cette attention, ils périssent en fort peu de temps.<br />

Je ne puis m'empêcher d'observer ici que l'usage où l'on est de rassembler un<br />

grand nombre d'enfants dans un même lieu, comme dans les hôpitaux des grandes<br />

villes, est extrêmement contraire au principal objet qu'on doit se proposer, qui est<br />

de les conserver ; la plupart de ces enfans périssent par une espèce de scorbut ou<br />

par d'autres maladies qui leur sont communes à tous, auxquelles ils ne seraient<br />

pas sujets s'ils étaient élevés séparément les uns des autres, ou du moins s'ils<br />

étaient distribués en plus petit nombre dans différentes habitations à la ville, et<br />

encore mieux à la campagne. Le même revenu suffirait sans doute pour les entre­<br />

tenir, et on éviterait la perte d'une infinité d'hommes, qui, comme l'on sait, sont<br />

la vraie richesse d'un Etat.<br />

Les enfants commencent à bégayer à douze ou quinze mois : la voyelle qu'ils ar­<br />

ticulent le plus aisément est l'a, parce ce qu'il ne faut pour cela qu'ouvrir les lèvres<br />

et pousser un son ; Ve suppose un petit mouvement de plus, la langue se relève en<br />

haut en même temps que les lèvres s'ouvrent; il en est de même de 17, la langue<br />

se relève encore plus et s'approche des dents de la mâchoire supérieure ; l'o demande<br />

que la langue s'abaisse, et que les lèvres se serrent; il faut qu'elles s'allongent un<br />

peu, et qu'elles se serrent encore plus pour prononcer Tu. Les premières consonnes<br />

„ que les enfants prononcent sont aussi celles qui demandent le moins de mouve­<br />

ment dans les organes : le b, l'm et le p sont les plus aisées à articuler; il ne faut,<br />

pour le 6 et le p, que joindre les deux lèvres et les ouvrir avec vitesse, et pour l'm<br />

les ouvrir d'abord et ensuite les joindre avec vitesse : l'articulation de toutes les

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