23.06.2013 Views

Download

Download

Download

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

272 DE L'HOMME.<br />

par la nature : à soixante ou soixante-dix ans, lorsque la vieillesse commence à<br />

énerver le corps, la liqueur séminale est moins abondante, et souvent elle n'est<br />

plus prolifique ; cependant on a plusieurs exemples de vieillards qui ont engendré<br />

jusqu'à quatre-vingts et quatre-vingt-dix ans : les recueils d'observations sont<br />

remplis de faits de cette espèce.<br />

Il y a aussi des exemples déjeunes garçons qui ont engendré à l'âge de neuf,<br />

dix et onze ans, et de petites filles qui ont conçu à sept, huit et neuf ans : mais<br />

ces faits sont extrêmement rares, et on peut les mettre au nombre des phénomè­<br />

nes singuliers. Le signe extérieur de la virilité commence dans la première en­<br />

fance : mais cela seul ne suffit pas : il faut de plus la production de la liqueur<br />

séminale pour que la génération s'accomplisse, et cette production ne se fait que<br />

quand le corps a pris la plus grande partie de son accroissement. La première<br />

émission est ordinairement accompagnée de quelque douleur, parce que la liqueur<br />

n'est pas encore bien fluide ; elle est d'ailleurs en très-petite quantité, et presque<br />

toujours inféconde dans le commencement de la puberté.<br />

Quelques auteurs ont indiqué deux signes pour reconnaître si une femme a<br />

conçu : le premier est un saisissement ou une sorte d'ébranlement qu'elle ressent,<br />

disent-ils, dans tout le corps au moment de la conception, et qui même dure pen­<br />

dant quelques jours ; le second est pris de l'orifice de la matrice, qu'ils assurent<br />

être entièrement fermé après la conception : mais il me paraît que ces signes sont<br />

au moins bien équivoques, s'ils ne sont pas imaginaires.<br />

Le saisissement qui arrive au moment de la conception est indiqué par Hippo­<br />

crate dans ces termes : « Liquido constat harum rerum peritis, quod mulier, ubi<br />

» concepit, statim inhorrescit ac dentibus stridet, et articulum reliquumque cor-<br />

» pus convulsio prehendit. » C'est donc une sorte de frisson que les femmes res­<br />

sentent dans tout le corps au moment de la conception, selon Hippocrate, et le<br />

frisson serait assez fort pour faire choquer les dents les unes contre les autres,<br />

comme dans la fièvre. Galien explique ce symptôme par un mouvement de con­<br />

traction ou de resserrement dans la matrice, et il ajoute que des femmes lui ont<br />

dit qu'elles avaient eu cette sensation au moment où elles avaient conçu. D'autres<br />

auteurs l'expriment par un sentiment vague de froid qui parcourt tout le corps,<br />

et ils emploient aussi les mots à'horror et d'horripilatio; la plupart établissent ce<br />

fait, comme Galien, sur le rapport de plusieurs femmes. Ce symptôme serait donc<br />

un effet de la contraction de la matrice, qui se resserrerait au moment de la con­<br />

ception, et qui fermerait par ce moyen son orifice, comme Hippocrate l'a exprimé<br />

par ces mots : Quœ in utero gerunt, harum os uteri clausum est; ou selon un autre<br />

traducteur, Quœcumque sunt gravidœ, illis os uteri connivet. Cependant les sentiments<br />

sont partagés sur les changements qui arrivent à l'orifice interne de la matrice<br />

après la conception : les uns soutiennent que les bords de cet orifice se rappro­<br />

chent de façon qu'il ne reste aucun espace vide entre eux, et c'est dans ce sens<br />

qu'ils interprètent Hippocrate : d'autres prétendent que ces bords ne sont exacte­<br />

ment rapprochés qu'après les deux premiers mois de la grossesse ; mais ils convien-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!