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DE LA GÉNÉRATION DES ANIMAUX. 25<br />

yeux; chacune de ces qualités générales deviendra un nouveau principe tout aussi<br />

mécanique qu'aucun des autres, et l'on ne donnera jamais l'explication ni des uns<br />

ni des autres. La cause de l'impulsion, ou de tel autre principe mécanique reçu, sera<br />

toujours aussi impossible à trouver que celle de l'attraction ou de telle autre qualité<br />

générale qu'on pourrait découvrir; et dès lors n'est-il pas très-raisonnable de dire<br />

que les principes mécaniques ne sont autre chose que les effets généraux que l'ex­<br />

périence nous a fait remarquer dans toute la matière, et que toutes les fois qu'on<br />

découvrira, soit par des réflexions, soit par des comparaisons, soit par des mesures<br />

• ou des expériences, un nouvel effet général, on aura un nouveau principe mécani­<br />

que qu'on pourra employer avec autant de sûreté et d'avantage qu'aucun des<br />

autres.<br />

Le défaut de la philosophie d'Aristote était d'employer comme causes tous les<br />

effets particuliers ; celui de celle de Descartes est de ne vouloir employer comme<br />

causes qu'un petit nombre d'effets généraux, en donnant l'exclusion à tout le reste,<br />

Il me semble que la philosophie sans défaut serait celle où l'on n'emploierait pour<br />

causes que des effets généraux, mais où l'on chercherait en même temps à en<br />

augmenter le nombre, en tâchant de généraliser les effets particuliers.<br />

J'ai admis dans mon explication du développement et de la reproduction, d'a­<br />

bord les principes mécaniques reçus, ensuite celui de la force pénétrante de la pe­<br />

santeur qu'on est obligé de recevoir; et par analogie j'ai cru pouvoir dire qu'il y<br />

avait d'autres forces pénétrantes qui s'exerçaient dans les corps organisés, comme<br />

l'expérience nous en assure. J'ai prouvé par des faits que la matière tend à s'orga­<br />

niser, et qu'il existe un nombre infini de parties organiques. Je n'ai donc fait que<br />

généraliser les observations, sans avoir rien avancé de contraire aux principes<br />

mécaniques* lorsqu'on entendra par ce mot ce que l'on doit entendre en effet, c'est-<br />

à-dire les effets généraux de la nature.<br />

CHAPITRE IV.<br />

DE LA GÉNÉRATION DES ANIMAUX.<br />

Comme l'organisation de l'homme et des animaux est la plus parfaite et la plus<br />

composée, leur reproduction est aussi la plus difficile et la moins abondante : car<br />

j'excepte ici de la classe des animaux ceux qui, comme les polypes d'eau douce,<br />

les vers, etc., se reproduisent de leurs parties séparées, comme les arbres se repro­<br />

duisent de boutures, ou les plantes par leurs racines divisées et par caïeux; j'en<br />

excepte encore les pucerons et les autres espèces qu'on pourrait trouver, qui se<br />

multiplient d'eux-mêmes et sans copulation. Il me paraît que la reproduction des<br />

animaux qu'on coupe, celle des pucerons, celle des arbres par les boutures, celle<br />

des plantes par racines ou. par caïeux, sont suffisamment expliquées par ce que<br />

nous avons dit dans le chapitre précédent : car, pour bien entendre la manière de

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