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VARIÉTÉS DANS L'ESPÈCE HUMAINE. 457<br />

leur basanée que l'on trouve dans les Lapons. Le froid resserre, rapetisse et réduit<br />

à un moindre volume toutes les productions de la nature : aussi les Lapons, qui<br />

sont perpétuellement exposés à la rigueur du plus grand froid, sont les plus petits<br />

de tous les hommes. Rien ne prouve mieux l'influence du climat que cette race la­<br />

ponne, qui se trouve placée tout le long du cercle polaire dans une très-longue<br />

zone, dont la largeur est bornée par l'étendue du climat excessivement froid, et<br />

finit dès qu'on arrive dans un pays un peu plus tempéré.<br />

Le climat le plus tempéré est depuis le 40° degré jusqu'au 50°... : c'est aussi sous<br />

cette zone que se trouvent les hommes les plus beaux et les mieux faits ; c'est sous<br />

ce climat qu'on doit prendre l'idée de la vraie couleur naturelle de l'homme ; c'est<br />

là qu'on doit prendre le modèle ou l'unité à laquelle il faut rapporter toutes les au­<br />

tres nuances de couleur ou de beauté : les deux extrêmes sont également éloignés<br />

du vrai et du beau : les pays policés situés sous cette zone sont la Géorgie, la Cir­<br />

cassie, l'Ukraine, la Turquie d'Europe, la Hongrie, l'Allemagne méridionale,<br />

l'Italie, la Suisse, la France et la partie septentrionale de l'Espagne; tous ces peu­<br />

ples sont aussi les plus beaux et les mieux faits de toute la terre.<br />

On peut donc regarder le climat comme la cause première et presque unique de<br />

la couleur des hommes ; mais la nouriture, qui fait à la couleur beaucoup moins que<br />

le climat, fait beaucoup à la forme. Des nourritures grossières, malsaines ou mal<br />

'préparées, peuvent faire dégénérer l'espèce humaine: tous les peuples qui vivent mi­<br />

sérablement sont laids et mal faits ; chez nous-mêmes les gens de la campagne sont<br />

plus laids que ceux des villes, et j'ai souvent remarqué que dans les villages où la<br />

pauvreté est moins grande que dans les autres villages voisins, les hommes y sont<br />

aussi mieux faits et les visages moins laids. L'air et la terre influent beaucoup sur la<br />

forme des hommes, des animaux, des plantes : qu'on examine dans le même canton<br />

les hommes qui babitent les terres élevées, comme les coteaux ou le dessus des col­<br />

lines, et qu'on les compare avec ceux qui occupent le milieu des vallées voisines»<br />

on trouvera que les premiers sont agiles, dispos, bien faits, spirituels, et que les<br />

femmes y sont communément jolies, au lieu que dans le plat pays, où la terre est<br />

grasse, l'air épais, et l'eau moins pure, les paysans sont grossiers, pesants, mal<br />

faits, stupides, et les paysannes presque toutes laides. Qu'on amène des chevaux<br />

d'Espagne ou de Barbarie en France, il ne sera pas possible de perpétuer leur race:<br />

ils commencent à dégénérer des la première génération, et à la troisième ou qua­<br />

trième ces chevaux de race barbe ou espagnole, sans aucun mélange avec d'autres<br />

races,ne laisseront pas de devenir des chevaux français; en sorte que, pour perpé­<br />

tuer les beaux chevaux, on est obligé de croiser les races en faisant venir de nou­<br />

veaux étalons d'Espagne ou de Barbarie. Le climat et la nourriture influent donc<br />

sur la forme des animaux d'une manière si marquée, qu'on ne peut pas douter<br />

de leurs effets ; et quoiqu'ils soient moins prompts, moins apparents et moins<br />

sensibles sur les hommes, nous devons conclure, par analogie, que ces effets ont<br />

lieu dans l'espèce humaine, et qu'ils se manifestent par les variétés qu'on y<br />

trouve.<br />

V. 68

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