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262 DE L'HOMME.<br />

il leur faut deux ou trois années de plus. Dans toutes les parties méridionales de<br />

l'Europe et dans les villes, la plupart des filles sont pubères à douze ans et les<br />

garçons à quatorze; mais dans les provinces du Nord et dans les camnagnes, à<br />

peine les filles le sont-elles à quatorze et les garçons à seize.<br />

Si l'on demande pourquoi les filles arrivent plus tôt à l'état de puberté que les<br />

garçons et pourquoi dans tous les climats, froids ou chauds, les femmes peuvent<br />

engendrer de meilleure heure que les hommes, nous croyons pouvoir satis­<br />

faire à cette question en répondant que, comme les hommes sont beaucoup plus<br />

grands et plus forts que les femmes, comme ils ont le corps plus solide, plus<br />

massif, les os plus durs, les muscles plus fermes, la chair plus compacte, on doit<br />

présumer que le temps nécessaire à l'accroissement de leur corps doit être plus<br />

long que le temps qui est nécessaire à l'accroissement de celui des femelles ; et<br />

comme ce ne peut être qu'après cet accroissement pris en entier, ou du moins en<br />

grande partie, que le superflu de la nourriture organique commence à être ren­<br />

voyé de toutes les parties du corps dans les parties de la génération des deux<br />

sexes, il arrive que dans les femmes la nourriture est renvoyée plus tôt que dans<br />

les hommes, parce que leur accroissement se fait en moins de temps, puisqu'en<br />

total il est moindre, et que les femmes sont réellement plus petites que les<br />

hommes.<br />

Dans les climats les plus chauds de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, la<br />

plupart des filles sont pubères à dix et même à neuf ans ; l'écoulement périodique,<br />

quoique moins abondant dans ces pays chauds, paraît cependant plus tôt que dans<br />

les pays froids : l'intervalle de cet écoulement est à peu près le même dans toutes<br />

les nations, et il y a sur cela plus de diversité d'individu à individu que de peu­<br />

ple à peuple ; car, dans le même climat et dans la même nation, il y a des<br />

femmes qui tous les quinze jours sont sujettes au retour de cette évacuation na­<br />

turelle, et d'autres qui ont jusqu'à cinq ou six semaines de libres; mais ordi­<br />

nairement l'intervalle est d'un mois, à quelques jours près.<br />

La quantité de l'évacuation paraît dépendre de la quantité des aliments et de<br />

celle de la transpiration insensible. Les femmes qui mangent plus que les autres<br />

et qui ne font point d'exercice, ont des menstrues plus abondantes ; celles des<br />

climats chauds, où la transpiration est plus grande que dans les pays froids,<br />

en ont moins. Hippocrate en avait estimé la quantité à la mesure de deux hémines,<br />

ce qui fait neuf onces pour le poids. Il est surprenant que cette estimation, qui a<br />

été faite en Grèce, ait été trouvée trop forte en Angleterre, et qu'on ait pré­<br />

tendu la réduire à trois onces et au-dessous. Mais il faut avouer que les indices<br />

que l'on peut avoir sur ce fait sont fort incertains : ce qu'il y a de sûr, c'est que<br />

cette quantité varie beaucoup dans les différents sujets et dans les différentes<br />

circonstances; on pourrait peut-être aller depuis une ou deux onces jus­<br />

qu'à une livre et plus. La durée de l'écoulement est de trois, quatre ou cinq jours<br />

dans la plupart des femmes, et de six, sept et même huit dans quelques-unes. La<br />

surabondance de la nourriture et du sang est la cause matérielle des mens-

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