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DE LA NUTRITION ET DU DEVELOPPEMENT. 21<br />

existe une telle puissance, ne serait-ce pas par une puissance semblable que le<br />

moule intérieur lui-même pourrait être reproduit ?<br />

Ces trois questions renferment, comme l'on voit, tout ce qu'on peut demander<br />

sur ce sujet, et me paraissent dépendre les unes des autres, au point que je suis<br />

persuadé qu'on ne peut pas expliquer d'une manière satisfaisante la reproduction<br />

de l'animal et du végétal, si l'on n'a pas une idée claire de la façon dont peut s'o­<br />

pérer la nutrition : il faut donc examiner séparément ces trois questions, afin d'en<br />

comparer les conséquences.<br />

La première, par laquelle on demande de quelle nature est cette matière que le<br />

végétal assimile à sa substance, me paraît être en partie résolue par les raisonne­<br />

ments que nous avons faits, et sera pleinement démontrée par des observations<br />

que nous rapporterons dans les chapitres suivants. Nous ferons voir qu'il existe<br />

dans la nature une infinité de parties organiques vivantes ; que les êtres organisés<br />

sont composés de ces parties organiques ; que leur production ne coûte rien à la<br />

nature, puisque leur existence est constante et invariable ; que les causes de des­<br />

truction ne font que les séparer sans les détruire : ainsi la matière que l'animal<br />

ou le végétal assimile à sa substance est une matière organique qui est de la même<br />

nature que celle de l'animal ou du végétal, laquelle par conséquent peut en aug­<br />

menter la masse et le volume sans en changer la forme et sans altérer la qualité<br />

de la matière du moule, puisqu'elle est en effet de la même forme et de la même<br />

qualité que celui qui le constitue. Ainsi, dans la quantité d'aliments que l'animal<br />

prend pour soutenir sa vie et pour entretenir le jeu de ses organes, et dans la séve<br />

que le végétal tire par ses racines et par ses feuilles, il y en a une grande partie<br />

qu'il rejette par la transpiration, les sécrétions et les autres voies excrétoires ; et il<br />

n'y en a qu'une petite portion qui serve à la nourriture intime des parties et à leur<br />

développement. Il est très-vraisemblable qu'il se fait dans le corps de l'animal ou<br />

du végétal une séparation des parties brutes de la matière des aliments et des par­<br />

ties organiques ; que les premières sont emportées par les causes dont nous venons<br />

de parler ; qu'il n'y a que les parties organiques qui restent dans le corps de l'a­<br />

nimal ou du végétal, et que la distribution s'en fait au moyen de quelque puis­<br />

sance active qui les porte à toutes les parties dans une proportion exacte, et telle<br />

qu'il n'en arrive ni plus ni moins qu'il ne faut pour que la nutrition, l'accroisse­<br />

ment, ou le développement, se fassent d'une manière à peu près égale.<br />

C'est ici la seconde question. Quelle peut être la puissance active qui fait que<br />

cette matière organique pénètre le moule intérieur, et se joint ou plutôt s'incorpore<br />

intimement avec lui? Il paraît, par ce que nous avons dit dans le chapitre précé­<br />

dent, qu'il existe dans la nature des forces comme celle de la pesanteur, qui sont<br />

relatives à l'intérieur de la matière, et qui n'ont aucun rapport avec les qualités<br />

extérieures des corps, mais qui agissent sur les parties les plus intimes et qui les<br />

pénètrent dans tous les points. Ces forces, comme nous l'avons prouvé, ne pour­<br />

ront jamais tomber sous nos sens, parce que leur action se faisant sur l'intérieur<br />

des corps, et nos sens ne pouvant nous représenter que ce qui se fait à l'extérieur,

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