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236 DE L'HOMME.<br />

pas; on passe tout d'un coup de l'être pensant à l'être matériel, de la puissance<br />

intellectuelle à la force mécanique, de l'ordre et du dessein au mouvement aveu­<br />

gle, de la réflexion à l'appétit.<br />

En voilà plus qu'il n'en faut pour démontrer l'excellence de notre nature, et la<br />

distance immense que la bonté du Créateur a mise entre l'homme et la bête.<br />

L'homme est un être raisonnable, l'animal est un être sans raison; et comme il<br />

n'y a point de milieu entre le positif et le négatif, comme il n'y a point d'êtres in­<br />

termédiaires entre l'être raisonnable et l'être sans raison, il est évident que<br />

l'homme est d'une nature entièrement différente de celle de l'animal, qui ne lui<br />

ressemble que par l'extérieur, et que le juger par cette ressemblance matérielle,<br />

c'est se laisser tromper par l'apparence, et fermer volontairement les yeux à la lu­<br />

mière qui doit nous la faire distinguer de la réalité.<br />

Après avoir considéré l'homme intérieur, et avoir démontré la spiritualité de<br />

son âme, nous pouvons maintenant examiner l'homme extérieur, et faire l'his­<br />

toire de son corps : nous en avons recherché l'origine dans les chapitres précé­<br />

dents; nous avons expliqué sa formation et son développement; nous avons<br />

amené l'homme jusqu'au moment de sa naissance : reprenons-le où nous l'avons<br />

laissé; parcourons les différents âges de sa vie, et conduisons-le à cet instant où il<br />

doit se séparer de son corps, l'abandonner et le rendre à la masse commune de la<br />

matière à laquelle il appartient.<br />

DE L'ENFANCE.<br />

Si quelque chose est capable de nous donner une idée de notre faiblesse, c'est<br />

l'état où nous nous trouvons immédiatement après la naissance. Incapable de<br />

faire encore aucun usage de ses organes et de se servir de ses sens, l'enfant qui<br />

naît a besoin de secours de toute espèce : c'est une image de misère et de douleur;<br />

il est dans ces premiers temps plus faible qu'aucun des animaux ; sa vie incer­<br />

taine et chancelante paraît devoir finir à chaque instant; il ne peut se soutenir ni<br />

se mouvoir; à peine a-t-il la force nécessaire pour exister et pour annoncer par<br />

des gémissements les souffrances qu'il éprouve, comme si la nature voulait l'avertir<br />

qu'il est né pour souffrir, et qu'il ne vient prendre place dans l'espèce humaine<br />

que pour en partager les infirmités et les peines.<br />

Ne dédaignons pas de jeter les yeux sur un état par lequel nous avons tous com-<br />

mencé; voyons-nous au berceau, passons même sur le dégoût que peut donner le<br />

détail des soins que cet état exige, et cherchons par quels degrés cette machine<br />

délicate, ce corps naissant et à peine vivant, vient à prendre du mouvement, de la<br />

consistance et des forces.<br />

L'enfant qui naît passe d'un élément dans un autre : au sortir de l'eau qui l'en­<br />

vironnait de toutes parts dans le sein de sa mère, il se trouve exposé à l'air, et il<br />

éprouve dans l'instant les impressions de ce fluide actif : l'air agit sur les nerfs de<br />

l'odorat ét sur les organes de la respiration; cette action produit une secousse, une

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