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B02 DE L'HOMME.<br />

en macération (1). Les plumes, les fleurs, les coquillages et les perles, font partie<br />

de leurs ornements : ce sont les femmes surtout qui portent les perles. C'est<br />

un usage reçu pour les hommes et pour les femmes de se peindre les fesses et le<br />

derrière des cuisses avec des lignes noires très-serrées, et qui représentent diffé­<br />

rentes figures. Les garçons et les filles au-dessous de douze ans ne portent point<br />

ces marques.<br />

» Ils se nourrissent de cochons, de volailles, de chiens et de poissons qu'ils font<br />

cuire ; de fruits à pain, de bananes, d'ignames, et d'un autre fruit aigre qui n'est<br />

pas bon par lui-même, mais qui donne un goût fort agréable au fruit à pain grillé,<br />

avec lequel ils le mangent souvent. Il y a beaucoup de rats dans l'île, mais on në<br />

leur en a point vu manger. Ils ont des filets pour la pêche. Les coquilles leur ser­<br />

vent de couteaux. Ils n'ont point de vases ni poteries qui aillent au feu. Il paraît<br />

qu'ils n'ont point d'autre boisson que de l'eau. »<br />

M. de Bougainville nous a donné des connaissances encore plus exactes sur ces<br />

habitants de l'île d'Otaïti. Il paraît, par tout ce qu'en dit ce célèbre voyageur, que<br />

les Taïtiens parviennent à une grande vieillesse sans aucune incommodité et sans<br />

perdre la finesse de leurs sens.<br />

« Le poisson et les végétaux, dit-il, sont leurs principales nourritures ; ils man­<br />

gent rarement de la viande : les enfants et les jeunes filles n'en mangent jamais.<br />

Ils ne boivent que de l'eau, l'odeur du vin et de l'eau-de-vie leur donne de la ré­<br />

pugnance ; ils en témoignent aussi pour le tabac, pour les épiceries et pour toutes<br />

les choses fortes.<br />

» Le peuple de Taïti est composé de deux races d'hommes très-différentes, qui<br />

cependant ont la même langue, les mêmes mœurs, et qui paraissent se mêler en­<br />

semble sans distinction. La première, et c'est la plus nombreuse, produit des hom­<br />

mes de la plus grande taille; il est ordinaire d'en voir de six pieds et plus; ils sont<br />

bien faits et bien proportionnés. Rien ne distingue leurs traits de ceux des Euro­<br />

péens; et s'ils étaient vêtus, s'ils vivaient moins à l'air et au grand soleil, ils seraient<br />

aussi blancs que nous : en général leurs cheveux sont noirs.<br />

» La seconde race est d'une taille médiocre, avec les cheveux crépus et durs<br />

comme du crin, la couleur et les traits peu différents de ceux des mulâtres. Les<br />

uns et les autres se laissent croître la partie inférieure de la barbe, mais ils ont tous<br />

les moustaches et le haut des joues rasées : ils laissent aussi toute leur longueur<br />

aux ongles, excepté à celui du doigt du milieu de la main droite. Ils ont l'habitude<br />

de s'oindre les cheveux ainsi que la barbe avec de l'huile de coco. La plupart vont<br />

nus sans autre vêtement qu'une ceinture qui leur couvre les parties naturelles;<br />

cependant les principaux s'enveloppent ordinairement dans une grande pièce d'é­<br />

toffe qu'ils laissent tomber jusqu'aux genoux : c'est aussi le seul habillement des<br />

femmes; comme elles ne vont jamais au soleil sans être couvertes, et qu'un petit<br />

chapeau de canne garni de fleurs défend leur visage de ses rayons, elles sont beau-<br />

(1) On peut voir au Cabinet du roi une toilette entière d'une femme d'Otaïti.

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