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DE LA FORMATION DU FŒTUS. 181<br />

trouvé une réponse à cette question, que je vais tâcher d'expliquer, sans prétendre<br />

cependant la faire entendre parfaitement à tout le monde.<br />

Il est clair pour quiconque entendra bien le système que nous avons établi dans<br />

les quatre premiers chapitres, et que nous avons prouvé par des expériences dans<br />

les chapitres suivants, que la reproduction se fait par la réunion de molécules or­<br />

ganiques renvoyées de chaque partie du corps de l'animal ou du végétal dans un ou<br />

plusieurs réservoirs communs ; que les mêmes molécules qui servent à la nutrition<br />

et au*développement du corps, servent ensuite à la reproduction; que l'une et<br />

l'autre s'opèrent par la même matière et par les mêmes lois. Il me semble que j'ai<br />

prouvé cette vérité partant de raisons et de faits, qu'il n'est guère possible d'en dou­<br />

ter ; je n'en doute pas moi-même, et j'avoue qu'il ne me reste aucun scrupule sur<br />

le fond de cette théorie, dont j'ai examiné très-rigoureusement les principes, et<br />

dont j'ai combiné très-scrupuleusement les conséquences et les détails : mais il est<br />

vrai qu'on pourrait avoir quelque raison de me demander pourquoi chaque animal<br />

chaque végétal, chaque être organisé, ne produit pas tout seul son semblable,<br />

puisque chaque individu renvoie de toutes les parties de son corps, dans un réser­<br />

voir commun, toutes les molécules organiques nécessaires à la formation du petit<br />

être organisé. Pourquoi donc cet être organisé ne s'y forme-t-il pas, et que, dans<br />

presque tous les animaux, il faut que la liqueur qui contient ces molécules organi­<br />

ques soit mêlée avec celle de l'autre sexe pour produire un animal ? Si je me contente<br />

de répondre que, dans presque tous les végétaux, dans toutes les espèces d'animaux<br />

qui se reproduisent par la division de leurs corps, et dans celle des pucerons qui<br />

se reproduisent d'eux-mêmes, la nature suit en effet la règle qui nous paraît la plus<br />

naturelle, que tous ces individus produisent d'eux-mêmes d'autres individus sem­<br />

blables, et qu'on doit regarder comme une exception à cette règle, l'emploi qu'elle<br />

fait des sexes dans les autres espèces d'animaux, on aura raison de me dire que<br />

l'exception est plus grande et plus universelle que la règle ; et c'est en effet là le<br />

point de la difficulté, difficulté qu'on n'affaiblit que très-peu lorsqu'on dira que<br />

chaque individu produirait peut-être son semblable, s'il avait des organes conve­<br />

nables, et s'il contenait la matière nécessaire à la nourriture de l'embryon ; car<br />

alors on demandera pourquoi les femelles qui ont cette matière et en même temps<br />

les organes convenables, ne produisent pas d'elles-mêmes d'autres femelles, puis­<br />

que, dans cette hypothèse, on veut que ce ne soit que faute de matrice ou de ma­<br />

tière propre à l'accroissement et au développement du foetus, que le mâle ne peut<br />

pas produire de lui-même. Cette réponse ne lève donc pas la difficulté en entier ;<br />

car, quoique nous voyions que les femelles des ovipares produisent d'elles-mêmes<br />

des œufs qui sont des corps organisés, cependant jamais les femelles, de quelque<br />

espèce qu'elles soient, n'ont seules produit des animaux femelles, quoiqu'elles soient<br />

douées de tout ce qui paraît nécessaire à la nutrition et au développement du fœtus.<br />

Il faut, au contraire, pour que la production de presque toutes les espèces d'ani­<br />

maux s'accomplisse, que le mâle et la femelle concourent, que les deux liqueurs<br />

séminales se mêlent et se pénètrent; sans quoi R n'y a aucune génération d'animal.

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