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VARIÉTÉS DANS L'ESPÈCE HUMAINE. 821<br />

Hélène parut d'abord jusqu'au nombril,, et trois heures après on tira les jambes, et<br />

avec elle parut Judith. Hélène devint grande et était fort droite; Judith fut plus<br />

petite et un peu bossue; e%3 étaient attachées par les reins; et pour se voir, elles<br />

ne pouvaient tourner que la''fête. Il n'y avait qu'un anus. A les voir chacune par<br />

devant, lorsqu'elles-étaient arrêtées, on ne voyait rien de différent des autres<br />

femmes. Comme l'anus était commun, il n'y avait qu'un même besoin pour aller<br />

à la selle : rnais,ûpour le passage des urines, cela était différent, chacune avait ses<br />

besoins; ce qui leur occasionnait de fréquentes querelles, parce que quand, le<br />

besoin prenait à la plus faible, et que l'autre ne voulait pas s'arrêter, celle-ci l'em­<br />

portait malgré elle : pour tout le reste elles s'accordaient, car elles paraissaient<br />

S'aimer tendrement. A six ans, Judith devint percluse du côté gauche; et quoique<br />

par la.suite elle parût guérie, il lui resta toujours une impression de ce mal, et<br />

l'esprit lourd et faible. Au contraire, Hélène était belle et gaie; elle avait de l'in-<br />

tpHigoïice et même de l'esprit. Elles ont eu en même temps la petite vérole et la rou-<br />

.inais toutes leurs autres maladies ou indispositions leur arrivaient séparé­<br />

ment; car Judith était sujette à une toux et à la fièvre, au lieu qu'Hélène était<br />

d'une bonne santé. A seize ans leurs règles parurent presque en même temps, et<br />

Ont toujours continué de paraître séparément à chacune. Comme elles appro­<br />

chaient de vingt-deux ans Judith prit la fièvre, tomba en léthargie, et mourut le<br />

23 février : la pauvre Hélène fut obligée de suivre son sort ; trois minutes avant la<br />

mort de Judith, elle tomba en agonie, et mourut presque en même temps. En les<br />

disséquant, on a trouvé qu'elles avaient chacune leurs entrailles bien entières, et<br />

même que chacune avait un conduit séparé pour les excréments, lequel néan­<br />

moins aboutissait au même anus.<br />

Les monstres par défaut sont moins communs que les monstres par excès : nous<br />

ne pouvons guère en donner un exemple plus remarquable que celui de Tenfant<br />

que nous avons fait représenter (pl. II, fig. 3), d'après une tête en cire qui a été<br />

faite par mademoiselle Biberon, dont on connaît le grand talent pour le dessin et<br />

la représentation des sujets anatomiques. Cette tête appartient à M. Dubourg,<br />

habile naturaliste et médecin de la Faculté de Paris ; elle a été modelée d'après un<br />

enfant femelle qui est venu au monde vivant au mois d'octobre 1766, mais qui n'a<br />

vécu que quelques heures. Je n'en donnerai pas la description détaillée, parce<br />

qu'elle a été insérée dans les journaux de ce temps, et particulièrement dans le<br />

Mercure de France.<br />

Enfin, dans la troisième classe, qui contient les monstres par renversement ou<br />

fausse position de parties, les exemples sont encore plus rares, parce que cette<br />

espèce de monstruosité étant intérieure ne se découvre que dans des cadavres<br />

qu'on ouvre.<br />

« M. Méry fit, en 1688, dans l'hôtel royal des Invalides, l'ouverture d'un soldat<br />

qui était âgé de soixante-douze ans, et il y trouva généralement toutes les parties<br />

internes de la poitrine et du bas-ventre situées à contre-sens, celles qui, dans<br />

Tordre commun de la nature, occupent le côté droit étant situées au côté gauche,<br />

66<br />

v.

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