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VARIÉTÉS DANS L'ESPÈCE HUMAINE. SOI<br />

moucherons, plus abondants peut-être dans ce climat glacé qu'ils ne le sont dans<br />

les pays les plus chauds. Avec cette manière de vivre si dure et si triste, ils ne sont<br />

presque jamais malades, et ils parviennent tous à une vieillesse extrême : les vieil­<br />

lards sont même si vigoureux, qu'on a peine à les distinguer d'avec les jeunes : la<br />

seule incommodité à laquelle ils soient sujets, et qui est fort commune parmi eux,<br />

est la cécité. Comme ils sont continuellement éblouis par l'éclat de la neige pendant<br />

l'hiver, l'automne et le printemps, et toujours aveuglés par la fumée pendant l'été,<br />

la plupart perdent les yeux en avançant en âge.<br />

Les Samoïèdes, les Icmbliens, les Borandiens, les Lapons, les Grocnlandaisct<br />

les sauvages du nord au-dessus des Esquimaux, sont donc tous des hommes de<br />

même espèce, puisqu'ils se ressemblent par la forme, par la taille, par la couleur,<br />

par les mœurs et môme par la bizarrerie des coutumes. Celle d'offrir aux étrangers<br />

leurs femmes, et d'être fort flattés qu'on veuille bien en faire usage, peut venir de<br />

ce qu'ils connaissent leur propre difformité et la laideur de leurs femmes; ils<br />

trouvent apparemment moins laides celles que les étrangers n'ont pas dédaignées :<br />

ce qu'il y a de certain, c'est que cet usage est général chez tous ces peuples, qui<br />

sont cependant fort éloigné3 les uns des autres, et môme séparés par une grande<br />

mer, et qu'on le retrouve chez les Tartares de Crimée, chez les Calmouqucs, et<br />

plusieurs autres peuples de Sibérie et de Tartaric, qui sont presque aussi laids que<br />

ces peuples du Nord, au lieu que dans toutes les nations voisines, comme à la<br />

Chine, en Perse (1), où les femmes sont belles, les hommes en sont jaloux à<br />

l'excès.<br />

En examinant tous les peuples voisins de cette longue bande de terre qu'occupe<br />

la race laponne, on trouvera qu'ils n'ont aucun rapport avec cette race : il<br />

n'y a que les Ostiaqucs et les Tonguses qui leur ressemblent; ces peuples tou­<br />

chent aux Samoïèdes du côté du midi et du sud-est. Les Samoïèdes et les Bo­<br />

randiens ne ressemblent point aux Pussions ; les Lapons ne ressemblent en<br />

aucune façon aux Finnois, aux Goths, aux Danois, aux INorwégicns : les Groen­<br />

landais sont tout aussi différents des sauvages du Canada. Ces autres peu­<br />

ples sont grands, bien faits; et quoiqu'ils soient assez différents entre eux, ils lo<br />

sont infiniment plus des Lapons. Mais les Ostiaqucs semblent être des Samoïèdes<br />

un peu moins laids et moins raccourcis que les autres, car ils sont moins petits et<br />

moins mal faits; ils vivent de poisson ou de viande crue, ils mangent là chair do<br />

toutes les espèces d'animaux sans aucun apprêt ; ils boivent plus volontiers du<br />

sang que de l'eau; ils sont pour la plupart idolâtres et errants, comme les Lapons<br />

et les Samoïèdes. Enfin ils me paraissent faire la nuance entre la race laponne et la<br />

race tartare; ou, pour mieux dire, les Lapons, les Samoïèdes, les Borandiens, les<br />

Zemblipns, et peut-être les Groenlandais et les ry.:mécs du nord de P Amérique*<br />

sont des Tartares dégénérés autant qu'il est possible; les Ostiaqucs sont des Tar-<br />

(1) La Boulaye dit qu'après la mort des femmes di) Sliali l'on m 1<br />

sait oïl elles sont enterrées, tdn do lui ôter<br />

tout sujet de jalousie ; de mèn e que IÙM ancien» É^i"'

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