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4b0 DE L'HOMME.<br />

torride en Afrique; les pays compris sous cette zone en Amérique, sont le Mexique,<br />

la Nouvelle-Espagne, le Pérou, la terre des Amazones, le Brésil et la Guyane. La<br />

chaleur n'est jamais fort grande au Mexique, à la Nouvelle-Espagne et au Pérou,<br />

parce que ces contrées sont des terres extrêmement élevées au-dessus du niveau<br />

ordinaire de la surface du globe ; le thermomètre dans les grandes chaleurs ne<br />

monte pas sr haut au Pérou qu'en France; la neige qui couvre le sommet des<br />

montagnes refroidit l'air, et cette cause, qui n'est qu'un effet de la première, influe<br />

beaucoup sur la température de ce climat : aussi les habitants, au lieu d'être noirs<br />

ou très-bruns, sont seulement basanés. Dans la terre des Amazones il y a une pro­<br />

digieuse quantité d'eaux répandues, de fleuves et de forêts : l'air y est donc extrê­<br />

mement humide, et par conséquent plus frais qu'il ne le serait dans un pays beau­<br />

coup plus sec. D'ailleurs on doit observer que le vent d'est, qui souffle constam­<br />

ment entre les tropiques, n'arrive au Brésil, à la terre des Amazones et à la Guyane,<br />

qu'après avoir traversé une vaste mer, sur laquelle il prend de la fraîcheur qu'il<br />

porte ensuite sur toutes les terres orientales de l'Amérique équinoxiale : c'est par<br />

cette raison, aussi bien que par la quantité des eaux et des forêts, et par l'abon­<br />

dance et la continuité des pluies, que ces parties de l'Amérique sent beaucoup plus<br />

tempérées qu'elles ne le seraient en effet sans ces circonstances particulières. Mais<br />

lorsque lo vent d'est a traversé les terres basses de l'Amérique, et qu'il arrive au<br />

Pérou, il a acquis un degré de chaleur plus considérable : aussi ferait-il plus<br />

chaud au Pérou qu'au Brésil ou à la Guyane, si l'élévation de cette contrée, et les<br />

neiges qui s'y trouvent, ne refroidissaient pas l'air, et n'étaient pas au vent d'est<br />

toute la chaleur qu'il peut avoir acquise en traversant les terres ; il lui en reste ce­<br />

pendant assez pour influer sur la couleur des habitants, car ceux qui, par leur<br />

situation y sont le plus exposés, sont les plus jaunes ; et ceux qui habitent les<br />

vallées entre les montagnes, et qui sont à l'abri de ce vent, sont beaucoup plus<br />

blancs que les autres. D'ailleurs ce vent, qui vient frapper contre les hautes mon­<br />

tagnes des Cordiliières, doit se réfléchir à d'assez grandes distances dans les terres<br />

voisines de ces montagnes, et y porter la fraîcheur qu'il a prise sur les neiges qui<br />

couvrent leurs sommets ; ces neiges elles-mêmes doivent produire des vents froids<br />

dans les temps de leur fonte. Toutes ces causes concourant donc à rendre le cli­<br />

mat de la zone torride en Amérique beaucoup moins chaud, il n'est point étonnant<br />

qu'on n'y trouve pas des hommes noirs ni même bruns, comme on en trouve sous<br />

la zone torride en Afrique et en Asie, où les circonstances sont fort différentes,<br />

comme nous le dirons tout à l'heure. Soit que l'on suppose donc que les habi­<br />

tants de l'Amérique soient très-anciennement naturalisés dans leur pays, ou qu'ils<br />

y soient venus plus nouvellement, on ne doit pas y trouver des hommes noirs,<br />

puisque leur zone torride est un climat tempéré.<br />

La dernière raison que j'ai donnée de ce qu'il se trouve peu de variétés dans les<br />

hommes en Amérique, c'est l'uniformité dans leur manière de vivre : tous étaient<br />

sauvages, ou très-nouvellement civilises ; tous vivaient ou avaient vécu de la<br />

même façon. En supposant qu'ils eussent tous une origine commune, les races

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