23.06.2013 Views

Download

Download

Download

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

DE LA FORMATION DU FŒTUS. 187<br />

pouvais aussi résoudre tout d'un coup, en disant que Dieu ayant créé les sexes, il<br />

est nécessaire que les animaux se reproduisent par leur moyen. En effet, nous ne<br />

sommes pas faits, comme je l'ai dit, pour rendre raison du pourquoi des choses ;<br />

nous ne sommes pas en état d'expliquer pourquoi la nature emploie presque tou­<br />

jours les sexes pour la reproduction des animaux : nous ne saurons jamais, je<br />

crois, pourquoi ces sexes existent, et nous devons nous contenter de raisonner sur<br />

ce qui est, sur les choses telles qu'elles sont, puisque nous ne pouvons remonter<br />

au delà qu'en faisant des suppositions qui s'éloignent peut-être autant de la vérité<br />

que nous nous éloignons nous-mêmes de la sphère où nous devons nous contenir,<br />

et à laquelle se borne la petite étendue de nos connaissances.<br />

En partant donc du point dont il faut partir, c'est-à-dire en se fondant sur les<br />

faits et sur les observations, je vois que la reproduction des êtres se fait, à la vé­<br />

rité, de plusieurs manières différentes; mais en même temps je conçois clairement<br />

que c'est par la réunion des molécules organiques, renvoyées de toutes les parties<br />

de l'individu, que se fait la reproduction des végétaux et des animaux. Je suis as­<br />

suré de l'existence de ces molécules organiques et actives dans la semence des ani­<br />

maux mâles et femelles, et dans celle des végétaux; et je ne pui3 pas douter qùe<br />

toutes les générations, de quelque manière qu'elles se fassent, ne s'opèrent par le<br />

moyen de la réunion de ces molécules organiques, renvoyées de toutes les parties<br />

du corps des individus ; je ne puis pas douter non plus que dans la génération des^<br />

animaux, et en particulier dans celle de l'homme, ces molécules organiques four­<br />

nies par chaque individu mâle et femelle ne se mêlent dans le temps de la forma­<br />

tion du fœtus, puisque nous voyons des enfants qui ressemblent en même temps à<br />

leur père et à leur mère ; et ce qui pourrait confirmer ce que j'ai dit ci-dessus, c'est<br />

que toutes les parties communes aux deux sexes se mêlent, au lieu que les molé­<br />

cules qui présentent les parties sexuelles ne se mêlent jamais, car on voit tous les<br />

jours des enfants avoir, par exemple, les yeux du père et le front ou la bouche de<br />

la mère; mais on ne voit jamais qu'il y ait un semblable mélange des parties<br />

sexuelles, et il n'arrive pas qu'ils aient, par exemple, les testicules du père et le<br />

vagin de la mère. Je dis que cela n'arrive pas, parce que l'on n'a aucun fait avéré au<br />

sujet des hermaphrodites, et que la plupart des sujets qu'on a crus être dans ce cas<br />

n'étaient que des femmes dans lesquelles certaine partie avait pris trop d'accrois­<br />

sement.<br />

Il est vrai qu'en réfléchissant sur la structure des parties delà génération de l'un<br />

et de l'autre sexe dans l'espèce humaine, on y trouve tant de ressemblance et une<br />

conformité si singulière, qu'on serait assez porté à croire que ces parties qui nous pa­<br />

raissent si différentes à l'extérieur, ne sont au fond que les mêmes organes, mais plus<br />

ou moins développés. Ce sentiment, qui était celui des anciens, n'est pas tout à fait<br />

sans fondement; et j'ai fait connaître ailleurs les idées que M. Daubenton a eues<br />

sur ce sujet (1) : elles m'ont paru très-ingénieuses; et d'ailleurs eRes sont fondées<br />

(1; Vujuz ie Uima V de l'édition en trente-un volumes page 261.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!