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EXPOSITION DES SYSTÈMES SUR LA GÉNÉRATION. 71<br />

corps; qui se mouvaient avec une grande agilité et frappaient avec la queue la<br />

liqueur dans laquelle ils nageaient; mais, chose plus merveilleuse, il vit un de ces<br />

animaux se développer, ou plutôt quitter son enveloppe : c'était un corps humain,<br />

dont il distingua très-bien, dit-il, les deux jambes, les deux bras, la poitrine et la tête,<br />

à laquelle l'enveloppe servait de capuchon (1). Mais, par les figures mêmes que cet<br />

auteur a données de ce prétendu embryon qu'il a vu sortir de son enveloppe, il est<br />

évident que le fait est faux : il a cru voir ce qu'il dit, mais il s'est trompé ; car cet<br />

embryon, tel qu'il le décrit, aurait été plus formé au sortir de son enveloppe et en<br />

quittant sa condition de ver spermatique, qu'il ne l'est en effet au bout d'un mois<br />

ou de cinq semaines dans la matrice même de la mère : aussi cette observation de<br />

Dalenpatius, au lieu d'avoir été confirmée par d'autres observations, a été rejetée de<br />

tous les naturalistes, dont les plus exacts et les plus exercés à observer n'ont vu<br />

dans cette liqueur de l'homme que de petits corps ronds ou oblongs, qui parais­<br />

saient avoir de longues queues, mais sans autre organisation extérieure, sans mem­<br />

bres, comme sont aussi ces petits corps dans la semence de tous les autres animaux.<br />

On pourrait dire que Platon avait deviné ces animaux spermatiqùes qui devien­<br />

nent des hommes ; car il dit à la fin du Timée (2) : « Vulva quoque matrixque in<br />

» feminis eadem ratione animal avidum generandi, quando procul a fœtu per eetatis<br />

» florem aut ultra diutius detinetur, œgre fert moram ac plurimum indignatur,<br />

ï> passimque per corpus oberrans, meatus spiritus intercludit, respirare non sinit,<br />

» extremis vexât angustiis, morbis denique omnibus premit, quousque utrorum-<br />

î) que cupido amorque quasi ex arboribus fœtum fructumve producunt, ipsum<br />

» deinde deeerpunt, et in matricem velut agrum inspergunt : hinc animalia pri-<br />

y> mum taRa, ut nec propter parvitatem videantur, necdum appareant formata<br />

» concipiunt : mox quss conflaverant, explicant, ingentia intus enutriunt, de-<br />

» mum educunt in lucem, animaUumque generationem perficiunt. » Hippo-<br />

erate, dans son traité de Diœta, paraît insinuer aussi que les semences d'ani­<br />

maux sont remplies d'animalcules; Démocrite parle de certains vers qui prennent<br />

la figure humaine ; Aristote dit que les premiers hommes sortirent de la terre sous<br />

la forme de vers : mais ni l'autorité de Platon, d'Hippocrate, de Démocrite et d'A-<br />

ristote, ni l'observation de Dalenpatius, ne feront recevoir cette idée, que ces vers<br />

spermatiqùes sont de petits hommes cachés sous une enveloppe ; car elle est évi­<br />

demment contraire à l'expérience et à toutes les autres observations.<br />

VaRisnieri et Bourguet, que nous avons cités, ayant faif ensemble des observa­<br />

tions sur la semence d'un lapin, y virent des petits vers, dont l'une des extrémités<br />

était plus grosse que l'autre : ils étaient fort vifs, ils partaient d'un endroit pour<br />

aller à un autre, et frappaient la Rqueur de leur queue ; quelquefois ils s'élevaient,<br />

quelquefois ils s'abaissaient, d'autres fois ils se tournaient en rond et se contour­<br />

naient comme des serpents; enfin, dit Vallisnieri, je reconnus clairement qu'ils<br />

(1) Voyez Nouvelles de la république des lettres, année 1699, pag. 532.<br />

(2) Page 1088, trad. de Marc. Ficin.

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