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32 ANIMAUX.<br />

ou que les mâles commencent à chercher la femelle, leur développement est achevé<br />

en entier, ou du moins presque en entier : c'est même une remarque pour connaître<br />

si un chien grossira ou non; car on peut être assuré que s'il est en état d'engen­<br />

drer, il ne croîtra presque plus.<br />

Une troisième raison, qui me paraît prouver que c'est le superflu de la nourriture<br />

qui forme la liqueur séminale, c'est que les eunuques et tous les animaux mutilés<br />

grossissent plus que ceux auxquels il ne manque rien : la surabondance de la nour­<br />

riture ne pouvant être évacuée faute d'organes, change lhabitude de leur corps;<br />

les hanches et les genoux grossissent. La raison m'en paraît évidente : après que<br />

leur corps a pris l'accroissement ordinaire, si les molécules organiques superflues<br />

trouvaient une issue, comme dans les autres hommes, cet accroissement n'aug­<br />

menterait pas davantage ; mais comme il n'y a plus d'organes pour l'émission de<br />

la liqueur séminale, cette même liqueur, qui n'est que le superflu de la matière qui<br />

servait à l'accroissement, reste et cherche encore à développer davantage les parties<br />

des eunuques; on sait que l'accroissement des os se fait par les extrémités qui sont<br />

molles et spongieuses, et que quand les os ont une fois pris de la solidité, ils ne<br />

sont plus susceptibles de développement ni d'extension, et c'est par cette raison<br />

que ces molécules superflues ne continuent à développer que les extrémités spon­<br />

gieuses des os ; ce qui fait que les hanches, les genoux, etc., des eunuques, gros­<br />

sissent considérablement, parce que les extrémités sont en effet les dernières parties<br />

qui s'ossifient.<br />

Mais ce qui prouve plus fortement que tout le reste la vérité de notre explica­<br />

tion, c'est la ressemblance des enfants à leurs parents : le fils ressemble, en général,<br />

plus à son père qu'à sa mère, et la fille plus à sa mère qu'à son père, parce qu'un<br />

homme ressemble plus à un homme qu'à une femme, et qu'une femme ressemble<br />

plus à une femme qu'à un homme, pour l'habitude totale du corps : mais pour les<br />

traits et pour les habitudes particulières, les enfants ressemblent tantôt au père,<br />

tantôt à la mère; quelquefois même ils ressemblent à tous deux : ils auront par<br />

exemple les yeux du père et la bouche de la mère, ou le teint de la mère et la taille<br />

du père ; ce qu'il est impossible de concevoir, à moins d'admettre que les deux pa­<br />

rents ont contribué à la formation du corps de l'enfant, et que par conséquent il y<br />

a eu un mélange des deux liqueurs séminales.<br />

J'avoue que je me suis fait à moi-même beaucoup de difficultés sur les ressem­<br />

blances, et qu'avant que j'eusse examiné mûrement la question de la génération,<br />

je m'étais prévenu de certaines idées d'un système mixte, où j'employais les vers<br />

spermatiqùes et les œufs des femelles, comme premières parties organiques qui<br />

formaient le point vivant, auquel, par des forces d'attraction, je supposais, comme<br />

Harvey, que les autres parties venaient se joindre dans un ordre symétrique et re­<br />

latif; et comme dans ce système il me semblait que je pouvais expliquer d'une<br />

manière vraisemblable tous les phénomènes, à l'exception des ressemblances, je<br />

cherchais des raisons pour les combattre et pour en douter, et j'en avais même<br />

trouvé de très-spécieuses, et qui m'ont fait illusion longtemps, jusqu'à ce qu'ayant

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