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184 ANIMAUX.<br />

si ces vicissitudes de l'air sont, comme le prétend un grand philosophe (1), les prin­<br />

cipales causes de la destraction des êtres vivants.il est certain que les poissons<br />

étant de tous les animaux ceux qui y sont le moins exposés, ils doivent durer beau­<br />

coup plus longtemps que les autres. Mais ce qui doit contribuer encore le plus à la<br />

longue durée de leur vie, c'est que leurs os sont d'une substance plus molle que<br />

ceux des autres animaux, et qu'ils ne se durcissent pas et ne changent presque<br />

point du tout avec l'âge ; les arêtes des poissons s'allongent, grossissent et pren­<br />

nent de l'accroissement sans prendre plus de solidité, du moins sensiblement, au<br />

lieu que les os des autres animaux, aussi bien que toutes les autres parties solides<br />

.de leur corps, prennent toujours plus de dureté et de solidité ; et enfin, lorsqu'elles<br />

sont absolument remplies et obstruées, le mouvement cesse et la mort suit. Dans<br />

les arêtes au contraire cette augmentation de solidité, cette réplétion, cette obstruc­<br />

tion qui est la cause de la mort naturelle, ne se trouve pas, ou du moins ne se fait<br />

que par degrés beaucoup plus lents et plus insensibles, et il faut peut-être beau­<br />

coup de temps pour que les poissons arrivent à la vieillesse.<br />

Tous les animaux quadrupèdes et qui sont couverts de poils sont vivipares;<br />

tous ceux qui sont couverts d'écaillés sont ovipares. Les vivipares sont, comme<br />

nous l'avons dit, moins féconds que les ovipares. Ne pourrait-on pas croire que<br />

dans les quadrupèdes ovipares il se fait une bien moindre déperdition de sub­<br />

stance par la transpiration, que le tissu serré des écailles la retient, au lieu que,<br />

dans les animaux couverts de poil, cette transpiration est plus libre et plus abon­<br />

dante ? et n'est-ce pas en partie par cette surabondance de nourriture, qui ne<br />

peut être emportée par la transpiration, que ces animaux multiplient davantage,<br />

et qu'ils peuvent aussi se passer plus longtemps d'aliment que les autres ? Tous<br />

les oiseaux et tous les insectes qui volent sont ovipares, à l'exception de quelques<br />

espèces de mouches qui produisent d'autres petites mouches vivantes : ces mou­<br />

ches n'ont pas d'ailes au moment de leur naissance ; on voit ces ailes pousser et<br />

grandir peu à peu, à mesure que la mouche grossit ; et elle ne commence à s'en<br />

servir que quand elle a pris son accroissement. Les poissons couverts d'écaillés<br />

sont aussi tous ovipares. Les reptiles qui n'ont point de pieds, comme les couleu­<br />

vres et les différentes espèces de serpents, sont aussi ovipares ; ils changent de<br />

peau, et cette peau est composée de petites écailles. La vipère ne fait qu'une lé­<br />

gère exception à la règle générale, car elle n'est pas vraiment vivipare ; elle pro­<br />

duit d'abord des œufs, et les petits sortent de ces œufs : mais il est vrai que tout<br />

cela s'opère dans le corps de la mère, et qu'au lieu de jeter ses œufs au dehors,<br />

comme les autres animaux ovipares, elle les garde et les fait éclore en dedans.<br />

Les salamandres, dans lesquelles on trouve des œufs, et en même temps des pe­<br />

tits déjà formés, comme l'a observé M. de Maupertuis, feront une exception de la<br />

même espèce dans les animaux quadrupèdes ovipares.<br />

La plus grande partie des animaux se perpétue par la copulation : cependant,<br />

(1) Le chancelier Bacon.

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