23.06.2013 Views

Download

Download

Download

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

OBSERVATIONS DE LEEUWENHOEK. 141<br />

possible de s'y refuser. M. Needham-remarque encore très-bien que les observa­<br />

tions mêmes de Leeuwenhoek semblent indiquer que les vers spermatiqùes ont<br />

beaucoup de ressemblance avec les corps organisés de la semence du calmar. J'ai<br />

pris, dit Leeuwenhoek en parlant de la semence du cabillaud, ces corps ovales pour<br />

ceux des animalcules qui étaient crevés et distendus, parce qu'ils étaient quatre<br />

fois plus gros que les corps des animalcules lorsqu'ils étaient en vie. Et dans un<br />

autre endroit, j'ai remarqué, dit-il en parlant de la semence du chien, que ces<br />

animaux changent souvent de figure, surtout quand la liqueur dans laquelle ils<br />

nagent s'évapore ; leur mouvement progressif ne s'étend pas au delà du diamètre<br />

d'un cheveu (1).<br />

Tout cela étant pesé et examiné, M. Needham a conjecturé que les prétendus<br />

animaux spermatiqùes pouvaient bien n'être en effet que des espèces de machines<br />

naturelles, des corps bien plus simplement organisés que le corps d'un animal.<br />

J'ai vu à son microscope, et avec lui, ces mêmes machines de la laite du calmar,<br />

et on peut être assuré que la description qu'il en a donnée, est très-fidèle et très-<br />

exacte. Ces observations nous font donc voir que la semence est composée de par­<br />

ties qui cherchent à s'organiser ; qu'elle produit en effet dans eRe-même des corps<br />

organisés, mais que ces corps organisés ne sont pas encore des animaux ni des<br />

corps organisés semblables à l'individu qui les produit. On pourrait croire que ces<br />

corps organisés ne sont que des espèces d'instruments qui servent à perfectionner<br />

la liqueur séminale et à la pousser avec force, et que c'est par cette action vive et<br />

intérieure qu'elle pénètre plus intimement la liqueur de la femeRe.<br />

CHAPITRE VII.<br />

COMPARAISON DE MES OBSERVATIONS AVEC CELLES DE LEEUWENHOEK.<br />

Quoique j'aie fait les observations que je viens de rapporter avec toute l'atten­<br />

tion dont je suis capable, quoique je les aie répétées un très-grand nombre de fois,<br />

je suis persuadé qu'il m'a encore échappé bien des choses que d'autres pourront<br />

apercevoir; je n'ai dit que ce que j'ai vu, revu, et ce que tout le monde pourra<br />

voir comme moi, avec un peu d'art et beaucoup de patience. J'ai même évité, afin<br />

d'être Rbre de préjugés, de me remplir la mémoire de ce que les autres observa­<br />

teurs ont dit avoir vu dans ces liqueurs ; j'ai cru que par là je serais plus assuré<br />

de n'y voir en effet que ce qui est, et ce n'est qu'après avoir fait et avoir rédigé<br />

mes observations, comme l'on vient de le voir, que j'ai voulu les comparer à celles<br />

des autres, et surtout à celles de Leeuwenhoek. Je n'ai garde de me comparer moi-<br />

même à ce célèbre observateur, ni de prétendre avoir plus d'habileté qu'il n'en a<br />

eu dans l'art d'observer au microscope : il suffit de dire qu'il a passé sa vie entière<br />

(0 Voyez Leeuwenhoek, Arc. Nat., pages 306, 309 et 310.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!