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20<br />

DE LA NUTRITION ET DU DÉVELOPPEMENT.<br />

ANIMAUX.<br />

CHAPITRE III.<br />

Le corps d'un animal est une espèce de moule intérieur, dans lequel la matière<br />

qui sert à son accroissement se modèle et s'assimile au total ; de manière que, sans<br />

qu'il arrive aucun changement à l'ordre et à la proportion des parties, il en résulte<br />

cependant une augmentation dans chaque partie prise séparément, et c'est cette<br />

augmentation de volume qu'on appelle développement, parce qu'on a cru en rendre<br />

raison en disant que l'animal étant formé en petit comme il l'est en grand, il n'é­<br />

tait pas difficile de concevoir que ces parties se développaient à mesure qu'une<br />

matière accessoire venait augmenter proportionnellement chacune de ces parties.<br />

Mais cette même augmentation, ce développement, si on^veut avoir une idée<br />

nette, comment peut-il se faire, si ce n'est en considérant le corps de l'animal, et<br />

même chacune de ses parties qui doivent se développer, comme autant de moules<br />

intérieurs qui ne reçoivent la matière accessoire que dans l'ordre qui résulte de la<br />

position de toutes leurs parties ? Et ce qui prouvé que ce développement ne peut pas<br />

se faire, comme on se le persuade ordinairement, par la seule addition aux surfa­<br />

ces, et qu'au contraire il s'opère par une susception intime et qui pénètre la masse,<br />

c'est que, dans la partie qui se développe, le volume et la masse augmentent pro­<br />

portionnellement et sans changer de forme : dès lors il est nécessaire que la ma­<br />

tière qui sert à ce développement pénètre, par quelque voie que ce puisse être,<br />

l'intérieur de la partie, et la pénètre dans toutes les dimensions; et cependant il<br />

est en même temps tout aussi nécessaire que cette pénétration de substance se<br />

fasse dans un certain ordre et avec une certaine mesure, telle qu'il n'arrive pas<br />

plus de substance à un point de l'intérieur qu'à un autre point, sans quoi certaines<br />

parties du tout se développeraient plus vite que d'autres, et dès lors la forme se­<br />

rait altérée. Or que peut-il y avoir qui prescrive en effet à la matière accessoire<br />

cette règle, et qui la contraigne à arriver également et proportionnellement à tous<br />

les points de l'intérieur, si ce n'est le moule intérieur ?<br />

Il nous paraît donc certain que le corps de l'animal ou du végétal est un moule<br />

intérieur qui a une forme constante, mais dont la masse et le volume peuvent aug­<br />

menter proportionnellement, et que l'accroissement, ou, si l'on veut, le dévelop­<br />

pement de l'animal ou du végétal, ne se fait que par l'extension de ce moule dans<br />

toutes ses dimensions extérieures et intérieures ; que cette extension se fait par<br />

Tintussusception d'une matière accessoire et étrangère qui pénètre dans l'intérieur,<br />

qui devient semblable à la forme, et identique avec la matière du moule.<br />

Mais de quelle nature est cette matière que l'animal ou le végétal assimile à sa<br />

substance ? quelle peut être la force ou la puissance qui donne à cette matière<br />

l'activité et le mouvement nécessaires pour pénétrer le moule intérieur? et s'il

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