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494 DE L'HOMME.<br />

les Iroquois, les Hurons, les Floridiens, les Mexicains, les Tlascaltèques, les<br />

Péruviens, etc., étaient des hommes nerveux, robustes, et même plus coura­<br />

geux que l'infériorité de leurs armes à celles des Européens ne semblait le per­<br />

mettre.<br />

Le même auteur donne un tableau généalogique des générations mêlées des Eu­<br />

ropéens et des Américains, qui, comme celui du mélange des Nègres et des blancs,<br />

demanderait caution, et suppose au moins des garants que M. P. ne cite pas. Il dit:<br />

« 1° D'une femme européenne et d'un sauvage de la Guyane naissent des métis,<br />

deux quarts de chaque espèce; ils sont basanés, et les garçons de cette première<br />

combinaison ont de la barbe, quoique le père américain soit imberbe: l'hybride<br />

tient donc cette singularité du sang de sa mère seule.<br />

» 2° D'une femme européenne et d'un métis provient l'espèce quarteronne ; elle<br />

est moins basanée, parce qu'il n'y a qu'un quart de l'Américain dans cette gé­<br />

nération.<br />

» 3° D'une femme européenne et d'un quarteron ou quart d'homme vient l'espèce<br />

octavone, qui a une huitième partie du sang américain ; elle est très-faiblement<br />

hâlée, mais assez pour être reconnue d'avec les véritables hommes blancs de nos<br />

climats, quoiqu'elle jouisse des mêmes privilèges en conséquence d'une bulle du<br />

pape Clément XL<br />

» 4° D'une femme européenne et de l'octavon mâle sort l'espèce que les Espagnols<br />

nomment puchuella ; elle est totalement blanche, et l'on ne peut pas la discerner<br />

d'avec les Européens. Cette quatrième race, qui est la race parfaite, a les yeux bleus<br />

ou bruns, les cheveux blonds ou noirs, selon qu'ils ont été de l'une ou de l'autre<br />

couleur dans les quatre mères qui ont servi dans cette filiation. »<br />

J'avoue que je n'ai pas assez de connaissance pour pouvoir confirmer ou infirmer<br />

ces faits, dont je douterais moins si cet auteur n'en eût pas avancé un très-grand<br />

nombre d'autres qui se trouvent démentis, ou directement opposés aux choses les<br />

plus connues et les mieux constatées. Je ne prendrai la peine de citer ici que les<br />

monuments des Mexicains et des Péruviens, dont il nie l'existence, et dont néan­<br />

moins les vestiges existent encore et démontrent la grandeur et le génie de ces<br />

peuples, qu'il traite comme des êtres stupides, dégénérés de l'espèce humaine, tant<br />

pour le corps que pour l'entendement. Il paraît que M. P. a voulu rapporter à cette<br />

opinion tous les faits ; il les choisit dans cette vue. Je suis fâché qu'un homme de<br />

mérite, et qui d'ailleurs paraît être instruit, se soit livré à cet excès de partialité<br />

dans ses jugements, et qu'il les appuie sur des faits équivoques. N'a-t-il pas le plus<br />

grand tort de blâmer aigrement les voyageurs et les naturalistes qui ont pu avancer<br />

quelques faits suspects, puisque lui-même en donne beaucoup qui sont plus que<br />

suspects? Il admet et avance ces faits dès qu'ils peuvent favoriser son opinion ; il<br />

veut qu'on le croie sur sa parole et sans citer des garants : par exemple, sur ces<br />

grenouilles qui beuglent, dit-il, comme des veaux ; sur la chair de l'iguane, qui<br />

donne le mal vénérien à ceux qui la mangent ; sur le froid glacial de la terre à un<br />

ou deux pieds de profondeur, etc. Il prétend que les Américains en général sont

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