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Investir dans la diversité culturelle et le dialogue interculturel ...

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La coMMunication <strong>et</strong> LeS contenuS cuLtureLS . 159<br />

<strong>culturel<strong>le</strong></strong>, 2004), ont donné des résultats plutôt mitigés,<br />

en raison notamment de <strong>la</strong> difficulté de rémunérer <strong>le</strong>s<br />

créateurs locaux de contenus musicaux (problème de<br />

droits d’auteur) <strong>et</strong> de gérer <strong>le</strong> commerce en ligne <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

contexte économique du monde en développement.<br />

en d’autres circonstances, <strong>la</strong> pression du public lui-même<br />

a poussé <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s à privilégier <strong>la</strong> production loca<strong>le</strong>.<br />

La réussite <strong>la</strong> plus spectacu<strong>la</strong>ire à c<strong>et</strong> égard est cel<strong>le</strong> de<br />

l’industrie du cinéma indien (Bollywood), dont <strong>le</strong>s studios<br />

de Mumbai produisent plus de 800 films par an (plus que<br />

Hollywood), distribués <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde entier. au royaumeuni,<br />

<strong>le</strong> channel 4 de <strong>la</strong> BBc a récemment annoncé son<br />

intention de réduire ses achats de programmes étrangers<br />

pour investir davantage <strong>dans</strong> <strong>la</strong> production loca<strong>le</strong> ; <strong>la</strong><br />

chaîne, qui accueil<strong>le</strong> des séries à succès comme Friends,<br />

Ugly B<strong>et</strong>ty <strong>et</strong> Desperate Housewives, a annoncé qu’el<strong>le</strong><br />

comptait réduire de 20 % ses importations d’ici à 2013<br />

(BBc news, 2008).<br />

Le développement de contenus locaux est d’autant plus<br />

important que <strong>le</strong> pouvoir sé<strong>le</strong>ctif des médias, en focalisant<br />

l’attention du public sur tel<strong>le</strong> ou tel<strong>le</strong> question d’actualité<br />

au détriment d’une autre, contribue souvent à déterminer<br />

quels sont <strong>le</strong>s problèmes de société à traiter en priorité ;<br />

seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s questions qui ont bénéficié d’un éc<strong>la</strong>irage<br />

médiatique suffisant ont des chances de mobiliser<br />

l’opinion <strong>et</strong> d’inciter <strong>le</strong>s gens à réfléchir à des implications<br />

sociopolitiques qui vont au-delà de <strong>le</strong>ur expérience<br />

immédiate (voir aussi encadré 5.5).<br />

La question de l’accès doit être envisagée sous divers<br />

ang<strong>le</strong>s. Premièrement, des mesures cohérentes sont<br />

nécessaires pour réduire <strong>la</strong> fracture numérique, à savoir :<br />

fourniture d’équipement à des prix abordab<strong>le</strong>s, formation,<br />

maintenance, suivi technologique, <strong>et</strong>c. deuxièmement,<br />

<strong>le</strong>s réseaux de production <strong>et</strong> de distribution doivent<br />

s’ouvrir davantage aux contenus innovants. L’un des<br />

problèmes du cinéma africain, par exemp<strong>le</strong>, c’est qu’en<br />

dépit d’une créativité qui n’est plus à démontrer (<strong>le</strong>s films<br />

africains ont obtenu trois récompenses au Festival de<br />

cannes entre 1987 <strong>et</strong> 1990, période au cours de <strong>la</strong>quel<strong>le</strong><br />

l’industrie cinématographique loca<strong>le</strong> a pu financer ses<br />

proj<strong>et</strong>s grâce à un système d’aides européennes efficace<br />

<strong>et</strong> aux efforts du consortium inter-africain de distribution<br />

cinématographique visant à renforcer <strong>le</strong>s circuits de<br />

distribution), <strong>le</strong>s cinéastes africains ont toujours autant<br />

de mal à accéder aux grands réseaux de production <strong>et</strong> de<br />

distribution. des réalisateurs ta<strong>le</strong>ntueux, assistés d’équipes<br />

compétentes <strong>et</strong> porteurs de proj<strong>et</strong>s séduisants, se trouvent<br />

souvent <strong>dans</strong> l’incapacité de trouver un financement.<br />

troisièmement, <strong>la</strong> question de l’accès, c’est aussi cel<strong>le</strong> de<br />

<strong>la</strong> visibilité des minorités, qui pourrait être améliorée par<br />

de nouvel<strong>le</strong>s dispositions : donner davantage <strong>la</strong> paro<strong>le</strong><br />

aux femmes, garantir <strong>la</strong> représentation de points de<br />

vue opposés <strong>dans</strong> tous <strong>le</strong>s débats (approche qui tend<br />

d’ail<strong>le</strong>urs à se généraliser), voire inviter, <strong>le</strong> cas échéant,<br />

des représentants des divers groupes <strong>et</strong>hniques ou des<br />

communautés religieuses. Les politiques d’accès aux<br />

médias, <strong>et</strong> notamment aux moyens technologiques<br />

de production <strong>et</strong> aux canaux de distribution, passent<br />

Chapitre 5<br />

La communication <strong>et</strong><br />

<strong>le</strong>s contenus culturels<br />

Encadré 5.5<br />

Le Réseau de télévision des peup<strong>le</strong>s autochtones (APTN)<br />

La création d’un réseau national de télévision<br />

des peup<strong>le</strong>s autochtones au canada marque<br />

une étape importante <strong>dans</strong> <strong>la</strong> contribution<br />

des médias à <strong>la</strong> préservation <strong>et</strong> à <strong>la</strong> promotion<br />

des cultures autochtones. créé en septembre<br />

1999, <strong>le</strong> réseau de télévision des peup<strong>le</strong>s<br />

autochtones (aPtn) a été <strong>le</strong> premier service<br />

national de télévision autochtone. L’aPtn<br />

s’efforce de promouvoir l’histoire, <strong>le</strong>s cultures <strong>et</strong><br />

<strong>le</strong>s <strong>la</strong>ngues des peup<strong>le</strong>s autochtones du canada<br />

<strong>et</strong> du reste du monde <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur diversité, en<br />

proposant toute une pal<strong>et</strong>te de programmes<br />

qui vont des bull<strong>et</strong>ins d’information aux<br />

émissions pour <strong>le</strong>s enfants <strong>et</strong> <strong>la</strong> jeunesse en<br />

passant par <strong>le</strong>s programmes consacrés à <strong>la</strong><br />

culture <strong>et</strong> aux traditions autochtones. L’aPtn<br />

s’adresse à tous <strong>le</strong>s téléspectateurs du canada,<br />

<strong>et</strong> pas seu<strong>le</strong>ment aux popu<strong>la</strong>tions autochtones.<br />

r<strong>et</strong>ransmis par <strong>le</strong> réseau terrestre, par câb<strong>le</strong><br />

ou par satellite, ses programmes sont suivis<br />

actuel<strong>le</strong>ment par plus de 10 millions de<br />

foyers <strong>et</strong> d’entreprises <strong>dans</strong> tout <strong>le</strong> pays.<br />

La programmation s’efforce de refléter <strong>le</strong>s<br />

riches traditions linguistiques des peup<strong>le</strong>s<br />

autochtones : si 56 % des programmes sont<br />

diffusés en ang<strong>la</strong>is <strong>et</strong> 16 % en français, une<br />

part non négligeab<strong>le</strong> (28 %) est diffusée <strong>dans</strong><br />

diverses <strong>la</strong>ngues autochtones : inuktitut, cree,<br />

inuinaqtuun, ojibway, inuvialuktun, mohawk,<br />

dene, gwich’in, miqma’aq, s<strong>la</strong>vey, dogrib,<br />

chipweyan, tlingit <strong>et</strong> mechif (aPtn, 2005).<br />

au moins 70 % des programmes du<br />

réseau sont réalisés au canada, offrant de<br />

nombreuses opportunités professionnel<strong>le</strong>s<br />

aux auteurs, directeurs, producteurs, acteurs<br />

<strong>et</strong> présentateurs autochtones. Le réseau<br />

diffuse éga<strong>le</strong>ment un pourcentage plus<br />

modeste d’émissions consacrées aux peup<strong>le</strong>s<br />

autochtones de diverses parties du monde :<br />

australie, nouvel<strong>le</strong>-Zé<strong>la</strong>nde, États-unis,<br />

amérique centra<strong>le</strong> <strong>et</strong> amérique du Sud.<br />

Source : Raboy, 2007.

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