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Investir dans la diversité culturelle et le dialogue interculturel ...

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188 PartIe II . <strong>le</strong>s veCteurs Clés De <strong>la</strong> DIversIté Culturel<strong>le</strong><br />

Encadré 6.4<br />

Adapter <strong>le</strong>s pratiques de gestion aux contextes locaux : Danone Mexique<br />

<strong>la</strong> filia<strong>le</strong> mexicaine du groupe français Danone<br />

représente un cas remarquab<strong>le</strong> de société<br />

qui réussit très bien <strong>dans</strong> un pays émergent.<br />

Impressionnés par <strong>la</strong> très bel<strong>le</strong> performance<br />

technique de <strong>la</strong> filia<strong>le</strong> <strong>et</strong> par sa profitabilité, <strong>le</strong>s<br />

dirigeants du groupe ont attribué c<strong>et</strong>te réussite<br />

au niveau é<strong>le</strong>vé de motivation de ses employés.<br />

s’ils ont lié c<strong>et</strong>te motivation à <strong>la</strong> politique<br />

socia<strong>le</strong> du groupe de ‘doub<strong>le</strong> engagement’<br />

(associant <strong>la</strong> réussite de l’entreprise au progrès<br />

social), ils ont néanmoins été intrigués par<br />

<strong>la</strong> réponse particulièrement enthousiaste<br />

suscitée par c<strong>et</strong>te politique. Ils se sont demandé<br />

<strong>dans</strong> quel<strong>le</strong> mesure c<strong>et</strong>te réponse était due<br />

au fait que <strong>le</strong>s politiques du groupe étaient<br />

particulièrement bien adaptées au contexte<br />

mexicain. un examen plus approfondi a révélé<br />

que <strong>le</strong> personnel considérait l’entreprise comme<br />

une forme socia<strong>le</strong> entièrement différente, avec<br />

des façons d’être <strong>et</strong> de faire qu’on ne trouvait<br />

pas <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s entreprises mexicaines ordinaires.<br />

Contrairement aux entreprises traditionnel<strong>le</strong>s,<br />

où il existe une distance <strong>et</strong> une indifférence<br />

considérab<strong>le</strong>s entre <strong>le</strong>s niveaux hiérarchiques<br />

<strong>et</strong> entre <strong>le</strong>s pairs, <strong>le</strong> personnel de Danone<br />

mexique avait <strong>le</strong> sentiment d’appartenir à un<br />

groupe de pairs uni par des liens solides <strong>et</strong><br />

très solidaires. Ce<strong>la</strong> perm<strong>et</strong>tait aux employés<br />

de se sentir aussi forts col<strong>le</strong>ctivement qu’ils<br />

sont dépourvus de pouvoir individuel<strong>le</strong>ment.<br />

une combinaison de politiques ayant trait<br />

à <strong>la</strong> politique socia<strong>le</strong>, à l’organisation du<br />

travail, aux niveaux hiérarchiques <strong>et</strong> aux<br />

actions de l’entreprise en direction des<br />

communautés loca<strong>le</strong>s a conduit <strong>le</strong>s re<strong>la</strong>tions<br />

typiques de <strong>la</strong> plupart des entreprises<br />

mexicaines à faire graduel<strong>le</strong>ment p<strong>la</strong>ce à des<br />

comportements de nature plus familia<strong>le</strong>.<br />

hors du contexte américain <strong>et</strong> de <strong>la</strong> vision<br />

américaine de <strong>la</strong> société, <strong>le</strong>s pratiques de<br />

gestion fondées sur <strong>le</strong>s normes en vigueur<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s entreprises américaines ne constituent<br />

plus un cadre de référence faisant autorité. au<br />

mexique, par exemp<strong>le</strong>, <strong>la</strong> conception des bons<br />

rapports hiérarchiques qui prévaut est très<br />

différente de cel<strong>le</strong> des re<strong>la</strong>tions contractuel<strong>le</strong>s<br />

aux états-unis. alors qu’une définition très<br />

c<strong>la</strong>ire des responsabilités individuel<strong>le</strong>s<br />

comme moyen de juger <strong>le</strong>s performances<br />

individuel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> de savoir sans équivoque<br />

si <strong>le</strong>s employés se sont acquittés de <strong>le</strong>urs<br />

obligations contractuel<strong>le</strong>s constitue <strong>la</strong> norme<br />

aux états-unis, c’est <strong>le</strong> contraire qui est vrai au<br />

mexique, où c’est <strong>la</strong> responsabilité col<strong>le</strong>ctive<br />

qui constitue <strong>la</strong> norme. Il est bien entendu<br />

nécessaire – comme aux états-unis <strong>et</strong> ail<strong>le</strong>urs –<br />

de déterminer précisément ce qui fonctionne<br />

plus ou moins bien <strong>dans</strong> une entreprise, de<br />

façon que <strong>le</strong>s problèmes puissent être résolus.<br />

C’est là simp<strong>le</strong>ment un impératif universel<br />

de <strong>la</strong> gestion. Cependant, au mexique, on<br />

tend à <strong>le</strong> faire sans établir un lien étroit entre<br />

évaluation des résultats <strong>et</strong> jugement sur <strong>le</strong>s<br />

individus ; l’objectif est plutôt de localiser <strong>et</strong> de<br />

rectifier <strong>le</strong>s processus fautifs sans forcément<br />

chercher quels individus sont responsab<strong>le</strong>s de<br />

ces défail<strong>la</strong>nces. Il est possib<strong>le</strong> de r<strong>et</strong>rouver des<br />

différences simi<strong>la</strong>ires entre conceptions loca<strong>le</strong>s<br />

<strong>et</strong> conceptions américaines des pratiques<br />

de gestion pour tous <strong>le</strong>s cas examinés.<br />

Source : d’Iribarne <strong>et</strong> Henry, 2007.<br />

surmonter <strong>le</strong>s schémas d’exclusion ou de discrimination<br />

<strong>et</strong> garantir par <strong>la</strong> loi des pratiques d’emploi équitab<strong>le</strong>s<br />

(thomas, 1991). Depuis lors, <strong>le</strong>s entreprises en sont<br />

venues à reconnaître <strong>la</strong> va<strong>le</strong>ur ajoutée que représente<br />

une main-d’œuvre diversifiée pour <strong>le</strong>urs opérations<br />

(gordon, 1995). <strong>la</strong> culture d’entreprise 2 cherche de plus<br />

en plus à faire en sorte que <strong>le</strong>s employés se sentent<br />

appréciés <strong>et</strong> respectés par <strong>le</strong>urs collègues, en particulier<br />

au regard de <strong>le</strong>ur origine <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> de <strong>le</strong>ur genre, afin<br />

de renforcer l’intégration des organisations <strong>dans</strong> tous<br />

<strong>le</strong>s services <strong>et</strong> à tous <strong>le</strong>s échelons de <strong>la</strong> hiérarchie (ely<br />

<strong>et</strong> thomas, 2001). <strong>le</strong>s campagnes de recrutement <strong>et</strong> de<br />

formation sont devenues de plus en plus concurrentiel<strong>le</strong>s<br />

au niveau international car <strong>le</strong>s entreprises cherchent à<br />

attirer ou r<strong>et</strong>enir des individus d’origines très diverses<br />

qui sont eux-mêmes désireux de s’épanouir <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong> travail. <strong>le</strong>s compétences managéria<strong>le</strong>s doivent<br />

désormais englober <strong>la</strong> capacité de travail<strong>le</strong>r <strong>dans</strong> des<br />

contextes culturels très variés. Ce<strong>la</strong> a entraîné l’apparition<br />

d’une série de politiques des ressources humaines<br />

sensib<strong>le</strong>s à <strong>la</strong> culture, qui ont el<strong>le</strong>s-mêmes amené à<br />

prendre conscience du besoin de nouvel<strong>le</strong>s formes de<br />

gouvernance des entreprises, capab<strong>le</strong>s de servir de traits<br />

d’union entre des cultures d’entreprise différentes, surtout<br />

à <strong>la</strong> suite d’une fusion ou d’une acquisition internationa<strong>le</strong><br />

(voir <strong>la</strong> rubrique ‘Zoom’ ci-après).<br />

aux états-unis, l’organisation à but non lucratif Business<br />

opportunities for <strong>le</strong>adership Diversity (BolD) a <strong>la</strong>ncé<br />

en 1996 une initiative en direction des directeurs<br />

généraux <strong>et</strong> des professionnels des ressources humaines<br />

(rh) de l’industrie afin de démontrer <strong>la</strong> va<strong>le</strong>ur ajoutée<br />

d’une main-d’œuvre diversifiée pour <strong>le</strong>s opérations<br />

de l’entreprise (Kochan, 2003). Depuis lors, un certain<br />

nombre d’études ont tenté de montrer <strong>le</strong>s corré<strong>la</strong>tions<br />

existant entre diversité <strong>et</strong> performances (<strong>la</strong>gace, 2004),<br />

2. <strong>la</strong> ‘culture d’entreprise’ est définie au sens <strong>la</strong>rge comme ‘<strong>la</strong> structure de<br />

convictions <strong>et</strong> de va<strong>le</strong>urs partagées qui donne aux membres d’une institution<br />

un sens <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur fournit <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de comportement à observer <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur<br />

organisation’ (Davis, 1984 ; schein, 1999).

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