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Genese de la cuisine..

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1690 : « On mange beaucoup <strong>de</strong> ce fruit en Italie fricassé à l’huile et au beurre, &<br />

avec sel et poivre. Il provoque fort à <strong>la</strong> luxure, & cause plusieurs ma<strong>la</strong>dies. Il y a<br />

d’autres pommes d’amour, qu’on appelle pommes d’or, qui sont p<strong>la</strong>tes et ron<strong>de</strong>s, &<br />

partagées par costes comme <strong>de</strong>s melons, dont les unes sont rouges, & les autres<br />

dorées. On les mange comme les autres. »<br />

En 1600, Olivier <strong>de</strong> Serres c<strong>la</strong>sse <strong>la</strong> tomate parmi les p<strong>la</strong>ntes d’ornement. Il<br />

écrit dans Le théâtre d’agriculture et message <strong>de</strong>s champs : « Les pommes d’amour,<br />

<strong>de</strong> merveille et dorées, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt commun terroir et traictement, comme aussi<br />

communément, servent-elles à couvrir cabinets et tonnelles, grimpans gaiement<br />

par <strong>de</strong>ssus, s’agrafans fermement aux appuis. La diversité <strong>de</strong> leur fueil<strong>la</strong>ge, rend<br />

le lieu auquel l’on les assemble, fort p<strong>la</strong>isant : et <strong>de</strong> bonne grace, les gentils fruicts<br />

que ces p<strong>la</strong>ntes produisent, pendans parmi leur rameure… Leurs fruicts ne sont<br />

bons à manger : seulement sont-ils utiles en <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine, et p<strong>la</strong>isans à manier et<br />

f<strong>la</strong>irer. » F<strong>la</strong>irer est déjà un peu goûter.<br />

L’herboriste ang<strong>la</strong>is controversé John Gerard 18 écrit que <strong>la</strong> tomate est toxique<br />

et qu’elle ne doit pas être utilisée. Il savait pourtant qu’on <strong>la</strong> consommait en<br />

Espagne et en Italie. Les Ang<strong>la</strong>is ne suivront pas ses conseils. Les Juifs originaires<br />

du pourtour méditerranéen, émigrés en Angleterre, introduisent <strong>la</strong> manière <strong>de</strong><br />

les manger fricassées à l’huile avec sel et poivre. Les pays germaniques seront<br />

parmi les <strong>de</strong>rniers à l’adopter. Leurs botanistes <strong>la</strong> prétendaient cancérigène. Les<br />

émigrants allemands vont perpétuer ce préjugé aux États-Unis. Pourtant, on avait<br />

dit bien pire <strong>de</strong> <strong>la</strong> pomme <strong>de</strong> terre et ils l’adoptèrent bien avant <strong>la</strong> France.<br />

L’Espagne et l’Italie sont les premiers pays à <strong>la</strong> cultiver, suivis par le sud <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> France. Catherine <strong>de</strong> Médicis l’avait apportée dans ses bagages en 1533 19 . Les<br />

Jésuites <strong>de</strong> Nouvelle-France étaient en liaison avec l’Italie. La première mention<br />

écrite <strong>de</strong> sauce tomate origine <strong>de</strong> Naples : <strong>la</strong> Salsa di pommodoro al<strong>la</strong> spagnolia<br />

dans le La Scalco al<strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rna d’Antonio Latini publié en 1692. Il s’agit<br />

d’une sauce tomate crue pimentée. Et pour que ce fruit se retrouve dans un livre<br />

<strong>de</strong> recettes, c’est qu’il avait forcément été cultivé, expérimenté et goûté longtemps<br />

auparavant. D’ailleurs, l’expression « être rouge comme une tomate » est<br />

commune avant 1690.<br />

Le botaniste français Joseph Pitton <strong>de</strong> Tournefort p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> tomate cultivée à<br />

gros fruits dans le genre Lycopersicon en 1694 dans Institutiones rei herbariae. Le<br />

naturaliste suédois Carl von Linné <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse scientifiquement en 1753 dans le genre<br />

So<strong>la</strong>num avec comme nom binominal So<strong>la</strong>num lycopersicum. On connaissait son<br />

122 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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