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Genese de la cuisine..

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il a installé un poêle. Le tuyau <strong>de</strong> celui-ci sert à afficher les nouvelles du jour.<br />

Cette innovation est celle d’une certaine veuve Fournier qui eut l’idée <strong>la</strong> première<br />

d’offrir à ses clients <strong>de</strong>s gazettes en lecture dans son établissement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rue Saint-Antoine. Di<strong>de</strong>rot, Voltaire, Rousseau, Buffon, d’Alembert et plusieurs<br />

autres fréquentent le Procope. Montesquieu écrit que s’il était le roi, il fermerait cet<br />

établissement, car « ceux qui le fréquente s’y échauffent fâcheusement <strong>la</strong> cervelle ».<br />

Sa popu<strong>la</strong>rité est toujours aussi gran<strong>de</strong> sous Louis XV 16 . La mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cafés se<br />

répandra dans tout l’Occi<strong>de</strong>nt et <strong>de</strong>viendra permanente.<br />

En Nouvelle-France, le poêle était présent très tôt. Nous découvrons, dans<br />

Voyage <strong>de</strong> Roberval au Canada (1536), que dans le fort : « Il y avait un four et<br />

<strong>de</strong>s moulins aussi un poêle pour y chauffer les gens et un puits au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

maison. » Marie <strong>de</strong> l’Incarnation écrit : « Je le mettais ce morceau <strong>de</strong> <strong>la</strong>rd, dans le<br />

fourneau du poêle, entouré <strong>de</strong> tranches <strong>de</strong> chou <strong>de</strong> siam. » Il y avait donc un poêle<br />

équipé d’un fourneau. Dans les Annales <strong>de</strong> l’Hôtel-Dieu <strong>de</strong> Montréal, on apprend<br />

que vers 1658 : « M. Vignard leur ordonnait par obéissance <strong>de</strong> se chauffer et venait<br />

exprès avec Monseigneur Souart voir s’il y avait bon feu et y mettait du bois<br />

<strong>de</strong>dans quand ils n’en trouvaient pas assez 17 . » La lecture <strong>de</strong> À travers l’histoire <strong>de</strong>s<br />

Ursulines <strong>de</strong> Québec nous apprend : « Et l’annaliste du Monastère remarque encore<br />

que ces souffrances ne se bornèrent pas à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1642 à 1650 car l’usage <strong>de</strong>s<br />

poêles aux ursulines ne remonte qu’à l’année 1668. À l’entrée <strong>de</strong> Marie-Ma<strong>de</strong>leine<br />

<strong>de</strong> Lauzon au noviciat en 1668, sa famille fit <strong>de</strong>s représentations sur l’absence <strong>de</strong>s<br />

poêles et les supérieurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison en firent alors p<strong>la</strong>cer un dans le dortoir <strong>de</strong>s<br />

religieuses. » Un jugement du <strong>de</strong>uxième Conseil Souverain déc<strong>la</strong>re en 1676 : « Le<br />

<strong>de</strong>ffen<strong>de</strong>ur fust condamné luy payer <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> seize livres, tant pour <strong>la</strong> monture<br />

d’un poisle, que pour avisses faictes au dict poisle. »<br />

L’ethnohistorien, collectionneur et muséologue québécois Robert-Lionel<br />

Séguin signale l’arrivée du poêle en 1685 : « Vers <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> mars 1685 un estimateur<br />

signale déjà <strong>la</strong> présence d’un poêle chez le sieur Le Moyne <strong>de</strong> Châteauguay, capitaine<br />

<strong>de</strong> milice <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong> Montréal. Ce poêle, l’un <strong>de</strong>s premiers <strong>de</strong> l’endroit, vaut<br />

cent livres. Cinq ans plus tard, plus précisément à <strong>la</strong> mi-août 1690, les Montréa<strong>la</strong>is<br />

Duverny possè<strong>de</strong>nt “Un poisle <strong>de</strong> fer Avec Ses Tuyaux <strong>de</strong> Taulle”. Le tout sera prisé<br />

à cent vingt livres 18 . »<br />

Dans Pour le Christ et le Roi 19 , on affirme n’avoir trouvé que quatre poêles<br />

parmi 100 inventaires : un <strong>de</strong> tôle chez Jean Magnan (1694), <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> fer chez les<br />

Le Moyne (1689 et 1691), et un <strong>de</strong>rnier, en fer aussi, chez Michel Lecours, boucher<br />

246 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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