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Genese de la cuisine..

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Ce serait là l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> variété dite romaine, une <strong>de</strong>s plus anciennes <strong>la</strong>itues<br />

qui soit. Les Grecs et les Romains <strong>la</strong> consommaient abondamment en sa<strong>la</strong><strong>de</strong>s.<br />

Elle avait <strong>la</strong> réputation <strong>de</strong> favoriser le sommeil. Pierre <strong>de</strong> Crescent (1230-1305)<br />

<strong>la</strong> mentionnait déjà dans son Livre <strong>de</strong>s profits champêtres. Selon les sources, elle<br />

aurait été introduite en France au xv e ou xvi e siècle. Elle aurait été amenée à <strong>la</strong><br />

cour <strong>de</strong> France par Bureau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Rivière, chambel<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Charles V (1337-1380) et<br />

<strong>de</strong> Charles VI (1368-1422), qui l’aurait rapportée d’Avignon où siégeait <strong>la</strong> cour<br />

pontificale. A<strong>la</strong>in Rey affirme dans le Dictionnaire historique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française,<br />

que l’on enregistre son nom en 1570. Elle a donné l’expression « Bon comme<br />

<strong>la</strong> romaine », c’est-à-dire « dont on peut abuser facilement », que Rey relie aux cris<br />

<strong>de</strong>s marchands ambu<strong>la</strong>nts.<br />

Drôle <strong>de</strong> retour <strong>de</strong>s choses, aujourd’hui <strong>la</strong> <strong>la</strong>itue romaine sert à faire <strong>la</strong> sa<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

César… américaine ! Elle est l’une <strong>de</strong>s <strong>la</strong>itues les plus consommées au Québec.<br />

Les graines <strong>de</strong> Naples qu’il trouve trop ar<strong>de</strong>ntes et trop dures sont probablement<br />

<strong>de</strong>s chicorées. Elles sont présentes dans les jardins <strong>de</strong>s hospitalières à Québec. En<br />

1734, on y cultivait également <strong>la</strong> scarole et <strong>la</strong> chicorée frisée 49 . Le cresson alénois,<br />

également cultivé en Nouvelle-France, qu’il appelle du joli nom <strong>de</strong> nasidor, est<br />

originaire d’Orient. Ce qu’il nomme arrousse est possiblement une variété <strong>de</strong><br />

roquette déjà connue <strong>de</strong>s Romains <strong>de</strong> l’Antiquité. Elle est courante au Moyen<br />

Âge. Les Iraniens, encore aujourd’hui, fabriquent une moutar<strong>de</strong> très forte avec<br />

ses graines.<br />

Rabe<strong>la</strong>is, alors à Lyon, trop fauché pour acquitter son aubergiste et payer<br />

son retour à Paris, écrit sur <strong>de</strong>s sachets <strong>de</strong> sucre : « Poison pour faire mourir<br />

le roi. Poison pour faire mourir <strong>la</strong> reine. Poison pour faire mourir M. le Duc<br />

d’Orléans 50 . »La tenancière alerte aussitôt <strong>la</strong> maréchaussée. Rabe<strong>la</strong>is est arrêté et<br />

escorté jusqu’à Paris. On le mène à François I er . Le roi rit au récit <strong>de</strong> son expédient.<br />

Cette anecdote, vraie ou fausse, est à l’origine <strong>de</strong> l’expression « Le quart d’heure<br />

<strong>de</strong> Rabe<strong>la</strong>is » qui est <strong>de</strong>venue au Québec « Passer un mauvais quart d’heure »,<br />

locution encore très vivace <strong>de</strong> nos jours. Nous lui <strong>de</strong>vons <strong>de</strong> même gorgias dans<br />

le sens d’élégant, <strong>de</strong>venu gorgeux dans le même sens au Québec 51 , ainsi que les<br />

expressions suivantes écrites telles quelles dans le Quart Livre : Je naye (je me<br />

noie), paimperdu, frillis (<strong>de</strong> friller : trembler, frileux), lichefrite, revolé, fricassées,<br />

coustelettes <strong>de</strong> porc, tourterelles, porcespicz, pieds <strong>de</strong> porc au sou (<strong>la</strong>rd), macarons<br />

(pâtes), tartes, pectoncles et espe<strong>la</strong>ns tels qu’entendus en Gaspésie. Furetière<br />

confirme : « Éper<strong>la</strong>n : Petit poisson <strong>de</strong> mer <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure du goujon <strong>de</strong> rivière, qui<br />

Le passé français<br />

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