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Genese de la cuisine..

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Robert <strong>de</strong> Roquebrune livre dans son œuvre ses plus beaux souvenirs gastronomiques.<br />

Jean-Baptiste Poquelin a choisi Molière comme nom <strong>de</strong> plume. Ce<br />

mot signifie : « Carrière <strong>de</strong> pierre dure d’où on tire les meules <strong>de</strong> moulin », écrit<br />

Furetière. Ces meules servent à moudre le blé, symbole et soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Son<br />

œuvre est remplie <strong>de</strong> références culinaires. Il s’est éteint après avoir réc<strong>la</strong>mé une<br />

ultime fois du fromage parmesan, ce qui n’est pas rien. Dans Cyrano <strong>de</strong> Bergerac,<br />

l’auteur, Edmond Rostand, immortalise un ami <strong>de</strong> Molière, le pâtissier Raguenau.<br />

Drôle <strong>de</strong> coïnci<strong>de</strong>nce, Champ<strong>la</strong>in nomme « Port-au-mouton » un endroit où il<br />

fait escale, parce qu’un mouton sur son navire a sauté par-<strong>de</strong>ssus bord : situation<br />

i<strong>de</strong>ntique aux célèbres Moutons <strong>de</strong> Panurge du Quart livre <strong>de</strong> Rabe<strong>la</strong>is 23 . Celui-ci<br />

cuisinait : il a recréé lui-même l’antique garum. Il préférait <strong>la</strong> sauce à l’oignon<br />

très simple, avant tout. Il était un critique sévère en matière d’alimentation. Il<br />

considérait que <strong>la</strong> réussite d’un banquet dépend surtout <strong>de</strong>s sauces. Elles doivent<br />

être bien choisies, peu nombreuses mais « sublimes ». De Naples, en 1534, il envoie<br />

<strong>de</strong>s semences <strong>de</strong> <strong>la</strong>itue. Il a possiblement connu ce que l’on nomme aujourd’hui<br />

<strong>la</strong> « pizza avec tomates », puisqu’elle y était courante dès 1522, et que les pauvres<br />

surtout s’en préva<strong>la</strong>ient. Victor Hugo a couronné Rabe<strong>la</strong>is du titre bien mérité<br />

d’« Eschyle <strong>de</strong> <strong>la</strong> mangeaille ».<br />

Pehr Kalm a immortalisé avec soin, minutie et un sens <strong>de</strong> l’observation peu<br />

commun, nos us et coutumes pour <strong>la</strong> postérité. Marius Barbeau a, le premier,<br />

débroussaillé notre héritage culinaire. Le grand sociologue belge Léo Moulin,<br />

spécialiste <strong>de</strong>s ordres religieux du Moyen Âge et gastronome éc<strong>la</strong>iré, a disposé<br />

plusieurs cailloux b<strong>la</strong>ncs sur les sentiers tortueux <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt gastronomique qui<br />

nous ai<strong>de</strong>nt à retrouver nos racines.<br />

Leur héritage est prodigieux.<br />

Il occupe le centre <strong>de</strong> notre culture.<br />

Préambule<br />

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