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Genese de la cuisine..

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passe au travers du sucre et entraîne avec elle ce qui pourrait y être resté <strong>de</strong> sucre<br />

gras et vi<strong>la</strong>in. Lorsqu’il n’en découle plus rien et que <strong>la</strong> terre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus est sèche,<br />

on retire le sucre <strong>de</strong>s moules, on coupe les pains en trois, c’est-à-dire qu’on met le<br />

bas du pain d’un côté, le milieu d’un autre et le bout d’un autre, ou pour mieux<br />

dire les Amériquains font d’un pain <strong>de</strong> sucre trois sortes <strong>de</strong> cassona<strong>de</strong>s, que l’on<br />

distingue par cassona<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bas <strong>de</strong> pain, du milieu et <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête. » La cassona<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

tête était <strong>la</strong> plus commune et <strong>la</strong> moins chère.<br />

Les religieuses ont toujours travaillé le sucre. En décembre 1650, le feu ayant<br />

pris dans <strong>la</strong> bou<strong>la</strong>ngerie, <strong>la</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s ursulines est rasée. Le 2 janvier, les<br />

Jésuites écrivent : « Le 2e jour <strong>de</strong> janvier <strong>la</strong> conclusion fut prise unanimi omnium<br />

Patrum consensu, imo & fratrum <strong>de</strong> nous priver <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>sserts afin d’en secourir<br />

ces bonnes Mères, qui ont plus <strong>de</strong> nécessité <strong>de</strong> ces douceurs que nous 97 . » Le<br />

sucre gagne constamment en popu<strong>la</strong>rité. Nico<strong>la</strong>s Andry 98 écrit dans le Traité <strong>de</strong>s<br />

aliments <strong>de</strong> caresme, en 1713 99 : « On ne se contente pas même d’user <strong>de</strong> sucre dans<br />

les repas, on porte sur soi <strong>de</strong>s sucreries <strong>de</strong> toutes sortes, pour en pouvoir manger<br />

en toute heure. » Pour chaque soldat, au milieu du xviii e siècle, « à Québec il se<br />

distribue en plus <strong>de</strong> l’ordinaire et par mois, un pot <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>sse et une livre <strong>de</strong><br />

beurre 100 ». Preuve que le sucre est <strong>de</strong>venu essentiel, dans un tableau analytique sur<br />

le régime <strong>de</strong> l’Hôtel-Dieu <strong>de</strong> Québec entre 1664 et 1763, les édulcorants procurent<br />

entre 58,93 et 64,72 % <strong>de</strong>s calories 101 .<br />

Lors <strong>de</strong> son séjour au Canada, Pehr Kalm se régale d’un vaste assortiment<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>sserts. Il écrit : « Une fois ces p<strong>la</strong>ts <strong>de</strong>sservis, on apporte <strong>de</strong>s confiseries<br />

variées, à savoir : 1. Des noix longues confits dans le sucre. 2. Des poires au sirop<br />

<strong>de</strong> sucre ; on dit ici, que les poires viennent assez bien à Montréal, mais qu’à Québec<br />

elles ne vont pas vite par ce que l’arbre est pris ordinairement par <strong>la</strong> gelée. 3.<br />

Pommes confites dans le sucre ; je note que j’ai goûté hier chez les Pères Jésuites,<br />

<strong>de</strong>s pommes conservées dans le marc <strong>de</strong> vin. 4. Tranches <strong>de</strong> cédrat confites<br />

dans le sucre. 5. Tranches <strong>de</strong> lemon également confites. 6. Petits citrons <strong>de</strong>s îles<br />

d’Amérique. 7. Gâteaux. 8. Fraises sauvages confites dans le sirop <strong>de</strong> sucre. 9.<br />

Aman<strong>de</strong>s. 10. Noisettes. Chez les Jésuites hier, j’ai eu presqu’autant <strong>de</strong> confiseries,<br />

mais non pas toutes celles que j’ai ici aujourd’hui ; l’une d’elle est <strong>la</strong> racine d’angélique<br />

confite, mais ce<strong>la</strong> n’a pas beaucoup <strong>de</strong> goût 102 . » L’angélique est une p<strong>la</strong>nte<br />

ombellifère aromatique originaire <strong>de</strong>s pays nordiques, introduite en France par les<br />

Vikings. On en fait <strong>de</strong>s liqueurs dont <strong>la</strong> Chartreuse. Aujourd’hui, en pâtisserie, on<br />

utilise l’angélique confite surtout pour le décor.<br />

Les munitions <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisinière<br />

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