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Genese de la cuisine..

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finissent que quand ils <strong>la</strong> quittent. On se croit dans les provinces <strong>de</strong> France. Cette<br />

illusion fait p<strong>la</strong>isir. » L’historien, journaliste et bibliothécaire québécois Ernest<br />

Myrand témoigne <strong>de</strong> son rayonnement : « Nous sommes à présent le peuple chanteur<br />

par excellence dans le Canada. » Une vérité qui perdure toujours.<br />

Mère <strong>de</strong> Sainte Hélène 56 , vers 1759, qualifie <strong>la</strong> chanson <strong>de</strong> « parnasse accessible<br />

à tout le mon<strong>de</strong> ». Sœur Gertru<strong>de</strong> Larouche donne une recette <strong>de</strong> « tire <strong>de</strong>s chanteuses<br />

» pour remettre <strong>la</strong> voix en p<strong>la</strong>ce 57 . Effectivement, elle contient <strong>de</strong> <strong>la</strong> mie <strong>de</strong><br />

pain brûlée comme à l’opéra. « Pour être bien en voix et ne pas souffrir <strong>de</strong> maux<br />

<strong>de</strong> gorge après les répétitions <strong>de</strong> chant, il faut <strong>de</strong> <strong>la</strong> tire brûlée faite avec amour<br />

par nos sœurs. » Les Canadiens chantent, chansonnent et racontent <strong>de</strong>s histoires<br />

tirées <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit <strong>de</strong>s temps : « Il n’y a qu’une manière d’enchaîner <strong>de</strong>s idées, dans<br />

un mon<strong>de</strong> sans écriture, c’est <strong>de</strong> raconter une histoire 58 . »<br />

Au temps <strong>de</strong>s fêtes, on reçoit parents et amis, ces chants sont alors à l’honneur.<br />

On enlève les portes et sort les meubles afin <strong>de</strong> faire plus d’espace. On fête <strong>de</strong><br />

Noël au Mardi gras. Janvier est le temps <strong>de</strong>s veillées où <strong>la</strong> parenté arrive en tapant<br />

du pied. Musique, danse, jeux <strong>de</strong> société, jeux <strong>de</strong> cartes occupent <strong>la</strong> compagnie.<br />

Joseph-Edmond Roy 59 se souvient : « Nos ancêtres avaient un fond d’inaltérable<br />

gaieté qui tenait à leur sang français. On se visitait les jours <strong>de</strong> fête et le dimanche<br />

pour se réjouir, pour danser, pour manger <strong>de</strong>s fruits <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison, pour jouer<br />

aux cartes. Les maisons qui ne possédaient pas un violon étaient rares. L’ouvrier<br />

courbé sur sa charrue, ou au milieu même <strong>de</strong>s travaux les plus pénibles aimait<br />

à chanter. Il en était <strong>de</strong> même <strong>de</strong> <strong>la</strong> ménagère, toute harassée qu’elle fut sous sa<br />

lour<strong>de</strong> tâche. La musique et <strong>la</strong> danse ne consolent-elles pas <strong>de</strong> beaucoup d’autres<br />

jouissances ? »<br />

Pehr Kalm remarque que les femmes <strong>de</strong> Nouvelle-France ont toujours une<br />

chanson en tête : « Quand elles ont à faire dans <strong>la</strong> maison et qu’elles se dép<strong>la</strong>cent<br />

d’un endroit à l’autre d’une pièce, elles le font presque toujours, les filles surtout,<br />

en fredonnant quelque chansonnette, où l’on entend le plus souvent <strong>de</strong>s mots<br />

comme l’amour et cœur 60 . » Ce thème revient constamment dans nos inventaires<br />

folkloriques. C’est le fond le plus riche et peut-être le plus beau : « Ah ! si l’amour<br />

prenait racine, j’en p<strong>la</strong>nterais dans mon jardin. »<br />

Le passé <strong>de</strong> l’ordinaire<br />

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