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Genese de la cuisine..

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le passé<br />

<strong>de</strong> l’ordinaire<br />

« Le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> <strong>la</strong> table est <strong>de</strong> tous les âges, <strong>de</strong> toutes les conditions, <strong>de</strong> tous les pays,<br />

<strong>de</strong> tous les jours ; il peut s’associer à tous les autres p<strong>la</strong>isirs,<br />

et reste le <strong>de</strong>rnier pour nous consoler <strong>de</strong> leur perte. »<br />

Anthelme Bril<strong>la</strong>t-Savarin<br />

« Bonne Madame Cadorette, je <strong>la</strong> vois encore nous servir… Son bouilli, nous le vanta-<br />

t-elle ! ! ! « C’est du bœuf <strong>de</strong> par icitte, avec une belle brique <strong>de</strong> <strong>la</strong>rd au travers, <strong>de</strong>s carottes<br />

<strong>de</strong> chez nous ; y a aussi dix beaux p’tits paquets <strong>de</strong> fèves, un par personne… Mangez…<br />

mangez… y a qu’ça <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir dans le mon<strong>de</strong> ! »<br />

Germaine Cordon, Vieux-Temps, La Corvée<br />

Les traces<br />

« C’est dans les milieux mo<strong>de</strong>stes que s’é<strong>la</strong>bora <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> bourgeoise. Mais c’est<br />

à <strong>la</strong> Cour et dans les gran<strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> <strong>la</strong> noblesse que s’é<strong>la</strong>bora <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> <strong>cuisine</strong><br />

1 . » Cette gran<strong>de</strong> <strong>cuisine</strong> s’est fondue par <strong>la</strong> suite dans <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> bourgeoise<br />

qui, à son tour, l’a transmise à notre ordinaire il y a si longtemps qu’on en a oublié<br />

l’origine. Maurice Druon décrit <strong>la</strong> comtesse-pair <strong>de</strong> France Mahaut d’Artois,<br />

au xiv e siècle, finissant sa soupe : « Elle ava<strong>la</strong>, par gran<strong>de</strong>s cuillèrées, <strong>la</strong> fin d’un<br />

potage aux pois et au <strong>la</strong>rd et, pour s’alléger le pa<strong>la</strong>is, but un gobelet <strong>de</strong> vin d’Arbois<br />

2 . » Ce mets fait maintenant partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> muette. Et ce<strong>la</strong> parce que les<br />

chroniqueurs n’écrivent pas sur l’ordinaire, le commun, l’usuel. Il leur faut du<br />

pittoresque, <strong>de</strong> l’inédit, du nouveau. Pour eux, tout ce qui est commun est sans<br />

intérêt. L’ordinaire étant trop… ordinaire !<br />

Le passé <strong>de</strong> l’ordinaire<br />

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