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Genese de la cuisine..

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tressé américain qui rappelle un peu les bagels 26 . Les jumbals étaient autrefois en<br />

Angleterre, un genre <strong>de</strong> meringues.<br />

On y découvre <strong>de</strong>s reliquats comme « couleur d’or », véritable folie au Moyen<br />

Âge, le verjus, les bécasses et bécassines posées sur <strong>de</strong>s rôties <strong>de</strong> pain, vestiges<br />

mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> l’antique tranchoir, et même, ô prodige, <strong>de</strong> l’eau panée ! Colette écrit :<br />

« Si vous n’êtes point capable d’un peu <strong>de</strong> sorcellerie, ce n’est pas <strong>la</strong> peine <strong>de</strong> vous<br />

mêler <strong>de</strong> <strong>cuisine</strong> 27 . » Mais Furetière nous rassure, et décrit l’eau panée comme<br />

étant un potage avec pain <strong>de</strong>stiné aux ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s qui ne peuvent souffrir les tisanes.<br />

Il y a <strong>de</strong>s perles comme <strong>de</strong>s « amen<strong>de</strong>s » amères (on l’écrivait parfois ainsi au<br />

xvii e siècle. Furetière rapporte que les aman<strong>de</strong>s amères concassées endorment<br />

les poules ! « C’est un secret <strong>de</strong> Bohémien », ajoute-t-il). Une surprenante morue<br />

fraîche qu’on retrouve chez Curnonsky sous le nom <strong>de</strong> cabil<strong>la</strong>ud à <strong>la</strong> hol<strong>la</strong>ndaise,<br />

vidée par les ouies, métho<strong>de</strong> réservée à <strong>la</strong> truite au bleu habituellement. Une autre<br />

recette <strong>de</strong> morue fraîche bouillie débutant par : « L’ayant fait dégeler ». Une alose<br />

cuite seule, l’oseille ajoutée à <strong>la</strong> fin (ordinairement, on met l’alose sous l’oseille, car<br />

l’aci<strong>de</strong> oxalique <strong>de</strong> celle-ci fond les arêtes pendant <strong>la</strong> cuisson). Et pour le homard,<br />

elle écrit une phrase que l’on croirait sortie tout droit d’un film <strong>de</strong> Mae West :<br />

« Enlevez-lui tout ce qu’il a dans le corps. »<br />

Mère Caron utilise le mot fleur pour farine venu du vocabu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s alchimistes,<br />

signifiant : <strong>la</strong> plus fine mouture possible comme dans « fleur <strong>de</strong> soufre ». Le<br />

Oxford écrit à flour 28 : « Moyen ang<strong>la</strong>is, épelé différement dans le sens <strong>de</strong> « partie <strong>la</strong><br />

plus fine ». Aujourd’hui, <strong>la</strong> plus fine mouture est dite gruau <strong>de</strong> farine. Le Dr Gottschalk,<br />

grand collectionneur d’ustensiles <strong>de</strong> <strong>cuisine</strong>, gastronome émérite, et auteur<br />

<strong>de</strong> Histoire <strong>de</strong> l’alimentation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> gastronomie (1948), définit le terme gruau :<br />

« Fragments <strong>de</strong> grain encore d’un certain volume. Autrefois après un second<br />

passage, ces gruaux étaient tansformés en farine (farine <strong>de</strong> gruau, <strong>de</strong> qualité supérieure)<br />

29 . » Fleur s’est aussi employée pour <strong>la</strong> farine <strong>de</strong> blé d’In<strong>de</strong>, fleur <strong>de</strong> maïs.<br />

Mère Caron écrit « LE din<strong>de</strong> ». Le Dictionnaire <strong>de</strong> Trévoux (1743) affirme que<br />

din<strong>de</strong> s’emploie exclusivement au masculin. Le Dictionnaire <strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong>s<br />

gastronomes ainsi que le Dictionnaire d’Alexandre Dumas (p. 90), l’écrivent aussi<br />

au masculin : « le din<strong>de</strong> 30 ». Le Trévoux indique pour coq d’In<strong>de</strong>, <strong>la</strong> prononciation<br />

« co-d’In<strong>de</strong> » <strong>la</strong>quelle est toujours fréquente au Québec en une expression<br />

consacrée. Au Moyen Âge, le coq d’In<strong>de</strong> désignait <strong>la</strong> pinta<strong>de</strong> : « Le mot In<strong>de</strong><br />

étant utilisé pour l’Abyssinie où ce vo<strong>la</strong>tile vit à l’état sauvage », <strong>de</strong> préciser Léo<br />

Moulin.<br />

L’apport <strong>de</strong>s religieuses<br />

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