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Genese de la cuisine..

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Lyon est un château fort <strong>de</strong> <strong>la</strong> gastronomie française avec lequel <strong>la</strong> ville <strong>de</strong><br />

Québec a plusieurs affinités. Elles forment toutes <strong>de</strong>ux un pôle d’attraction pour<br />

les futurs cuisiniers et, <strong>de</strong> ce fait, entretiennent <strong>de</strong>s viviers <strong>de</strong> talents culinaires.<br />

Québec jouit <strong>de</strong> produits alimentaires <strong>de</strong> qualité et partage avec Lyon certains<br />

goûts comme <strong>la</strong> soupe, l’oignon, <strong>la</strong> citrouille, le <strong>la</strong>rd, <strong>la</strong> morue, <strong>la</strong> pomme <strong>de</strong><br />

terre, le porc et le bœuf. La famille <strong>de</strong> Grimaud <strong>de</strong> La Reynière, auteur <strong>de</strong> L’almanach<br />

<strong>de</strong>s gourmands (1802), est d’origine lyonnaise. L’administrateur colonial et<br />

agronome français Pierre Poivre (1719-1786) vient <strong>de</strong> Lyon. Et il faut ajouter que<br />

Serge Bruyère, chef franco-québécois (1951-1994), fit ses c<strong>la</strong>sses chez Bocuse et les<br />

frères Troisgros. Le restaurant À <strong>la</strong> table <strong>de</strong> Serge Bruyère à Québec, fut consacré<br />

« meilleure table mondiale <strong>de</strong> l’année » en 1988.<br />

Filiation<br />

« Si tu veux savoir <strong>la</strong> vérité d’une chose, cherche l’origine du mot<br />

qui <strong>la</strong> dit, car c’est là que <strong>la</strong> vérité se cache. »<br />

Isidore <strong>de</strong> Séville, Les Étymologies ou le Livre <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong>s choses<br />

« Car les noms sont comme ces p<strong>la</strong>ntes dont les tiges sont visibles<br />

pour tout le mon<strong>de</strong>, tandis que <strong>la</strong> racine reste introuvable… »<br />

Ludger Urgèle Fontaine, Cent Trente-Cinq ans après 93<br />

Les recettes sont transmises lentement : « Par tradition orale à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> “sentences”<br />

c’est-à-dire <strong>de</strong>s brèves phrases pouvant facilement être répétées et mémorisées<br />

», écrit Liliane Plouvier 94 . Un peu comme le « steak, blé d’In<strong>de</strong>, patates » <strong>de</strong><br />

notre pâté chinois. La persistance <strong>de</strong>s anciens termes culinaires dans notre culture<br />

confirme son histoire ancienne. Roquebrune constate : « Il y a chez les Canadiens<br />

français <strong>de</strong>s transmissions qui se conservent ainsi d’âge en âge, <strong>de</strong>s fidélités à<br />

une habitu<strong>de</strong> qui est l’héritage <strong>de</strong>s générations ». La voix <strong>de</strong> grand-mère Ernestine<br />

résonne au plus profond <strong>de</strong> moi à travers ces mots <strong>de</strong>venus étranges : couloi,<br />

pré<strong>la</strong>rt, sarf, liqueur. Serrer pour ranger. Écarté pour perdu. Châtié pour puni. Des<br />

mots insérés dans <strong>de</strong>s phrases à <strong>la</strong> musicalité organique, naturelle, harmonieuse,<br />

polie par le temps. L’auteur du Journal d’un bourgeois <strong>de</strong> Québec témoigne <strong>de</strong>s<br />

contes hérités <strong>de</strong> France, fidèlement transmis par nos ancêtres : « Grâce aux récits<br />

<strong>de</strong> nos vieil<strong>la</strong>rds, il nous est permis <strong>de</strong> vivre avec nos aïeux et les trisaïeux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

génération actuelle 95 . » Ceux-ci prennent leurs origines très loin dans le temps.<br />

66 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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