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Genese de la cuisine..

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d’avoine est plus qu’un aliment, c’est une panacée qui peut remp<strong>la</strong>cer, voire supp<strong>la</strong>nter,<br />

un grand nombre <strong>de</strong> médicaments <strong>de</strong> confort, bien <strong>de</strong>s compléments alimentaires<br />

et, pour certaines indications, il n’a pas même <strong>de</strong> concurrent <strong>de</strong> pharmacie. »<br />

Différentes sortes <strong>de</strong> potages, bouillies et crèmes à base d’avoine font partie du<br />

répertoire c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> <strong>cuisine</strong>. Au Québec, on l’utilisera également pour compléter ou<br />

remp<strong>la</strong>cer les croûtes <strong>de</strong> mie <strong>de</strong> pain et <strong>de</strong> tartes dans les <strong>de</strong>sserts, les « croustil<strong>la</strong>nts ».<br />

Les Acadiens disent « manger <strong>de</strong> l’avoine » pour « être éconduit <strong>de</strong> sa belle ».<br />

On disait aussi « avoir gagné son avoine » pour « avoir travaillé fort ».<br />

Le seigle<br />

Champ<strong>la</strong>in mentionne <strong>la</strong> présence du seigle dès 1610. En 1613, il écrit : « Le premier<br />

Octobre, je fis semer du bled, & au 15. du seigle. Le 3 du mois il fit quelques gelees<br />

b<strong>la</strong>nches, & les feuilles <strong>de</strong>s arbres commencent à tomber au 15. » En 1664, Pierre<br />

Boucher décrit les récoltes : « Les seigles y viennent plus que l’on ne veut : toute sorte<br />

d’orges & <strong>de</strong> pois y croissent fort beaux, & l’on ne void point <strong>de</strong> ces pois verreux<br />

p<strong>la</strong>in <strong>de</strong> cosson, comme on en void en France. » En 1727, l’intendant <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

France C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>-Thomas Dupuis s’étonne que l’habitant ne cultive pas le seigle 11 .<br />

Serait-ce parce que <strong>la</strong> production <strong>de</strong> « blé français » dépassait alors ses besoins<br />

journaliers ? En 1806, John Lambert écrit : « Les vil<strong>la</strong>geois Canadiens cuisent leur<br />

propre pain qui est fait <strong>de</strong> blé et <strong>de</strong> seigle. » On <strong>de</strong>vait l’inclure avec d’autres cultures.<br />

Furetière nomme le mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> seigle et <strong>de</strong> froment « blé meteil » ou méteil.<br />

On semait aussi d’autres mé<strong>la</strong>nges <strong>de</strong> grains selon <strong>la</strong> qualité du sol. Jean Provencher<br />

et Johanne B<strong>la</strong>nchet écrivent : « Parfois, dans le but d’obtenir une récolte plus<br />

abondante sur un terrain <strong>de</strong> médiocre qualité, on mé<strong>la</strong>nge les céréales semées :<br />

blé et seigle, blé et orge, blé et avoine, avoine et orge ou avoine et sarrasin 12 . »<br />

Le seigle entre pour vingt pour cent dans <strong>la</strong> composition du pain <strong>de</strong> campagne.<br />

Il ajoute du corps à <strong>la</strong> texture et lui confère un goût frais délicieux. Furetière écrit :<br />

« Grain propre à faire du pain. Il est plus maigre que le froment. Le pain <strong>de</strong> seigle<br />

tient le ventre lâche. » Autrement dit, il est légèrement <strong>la</strong>xatif.<br />

Selon L’Encyclopédie : « Le pain qu’on fait <strong>de</strong> seigle est noir, pesant, & ne convient<br />

qu’aux gens forts & qui travaillent ; sa farine est d’usage dans quelques catap<strong>la</strong>smes<br />

émolliens & résolutifs. » Plus loin : « Tout le mon<strong>de</strong> connoît l’usage diétetique du<br />

seigle ; on en fait du pain qui tient le premier rang après celui <strong>de</strong> froment ; qui<br />

lorsqu’on n’y emploie que <strong>la</strong> fleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> farine, & qu’on le fait avec soin, est très<br />

Être ou paraître ? Culture et i<strong>de</strong>ntité<br />

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