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Genese de la cuisine..

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nouveau-né, on faict le festin aux amis où <strong>la</strong> tarte & le bon vin n’est point éspargné<br />

icy, ni le petun et <strong>la</strong> sagamité là 17 . » Les tartes seront toujours à l’honneur. On<br />

écrit en 1738 : « La tarte est une pièce <strong>de</strong> four qu’on sert au <strong>de</strong>ssert, & surtout aux<br />

Noces & aux Baptêmes, cette sorte <strong>de</strong> pâtisserie se fait très communément à <strong>la</strong><br />

Campagne. On fait <strong>de</strong>s tartes à <strong>la</strong> crème, au fromage, & d’autres manières, ainsi<br />

qu’on va le dire dans <strong>la</strong> suite 18 . » La tarte au fromage, <strong>de</strong>venue notre fameux gâteau<br />

au fromage, en remp<strong>la</strong>çant <strong>la</strong> croûte <strong>de</strong> farine par <strong>de</strong>s miettes <strong>de</strong> pain, puis par <strong>de</strong>s<br />

biscuits émiettés, se nommait « Tarte d’Amy » autrefois. Madame Cécile-Rol<strong>la</strong>nd<br />

Bouchard donne une recette ancienne <strong>de</strong> « pâte à tarte aux miettes ». Dans La<br />

nouvelle cuisinière bourgeoise <strong>de</strong> Menon (1745), nous retrouvons nos tartes d’été<br />

aux confitures ainsi que nos gâteaux fourrés.<br />

On trouve dans le livre <strong>de</strong> mère Caron un plum pudding qui est aussi le xmas<br />

pudding, le pouding <strong>de</strong> Noël, ou encore le pouding aux fruits, qui a réussi à se<br />

faufiler sur quelques tables bourgeoises <strong>de</strong> Montréal. Ce <strong>de</strong>ssert ang<strong>la</strong>is fait encore<br />

rire les Français : « Christmas pudding : <strong>de</strong> l’humour ang<strong>la</strong>is dans <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong><br />

tradition… Ce gâteau <strong>de</strong> Noël que Dickens qualifiait <strong>de</strong> “boulet <strong>de</strong> canon”, est<br />

cuisiné (est-ce le mot approprié ?) avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> graisse <strong>de</strong> rognon <strong>de</strong> bœuf, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

chapelure et <strong>de</strong>s fruits confits. Cette “chose” en forme <strong>de</strong> casque lourd est cuite<br />

et recuite pendant six heures au moins, mais peut supporter <strong>de</strong>s jours entiers <strong>de</strong><br />

cuisson, avant d’être servie brû<strong>la</strong>nte et f<strong>la</strong>mbée à l’eau <strong>de</strong> vie. Pour celles et ceux,<br />

inconscients, qui succomberaient à <strong>la</strong> tentation d’en reprendre, le Christmas pudding<br />

se conserve plus d’un an au réfrigérateur. Une chance non 19 ? » Léo Moulin<br />

ajoute : « Il paraît que ce gâteau peut se conserver pendant <strong>de</strong>s années… C’est, <strong>de</strong><br />

toute évi<strong>de</strong>nce, le type même <strong>de</strong> <strong>la</strong> pâtisserie médiévale 20 . » « De temps en temps,<br />

The Times publie <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> lecteurs qui disent avoir consommé un pudding<br />

envoyé par <strong>la</strong> Reine Victoria à leurs arrière-arrière-grand-père pendant <strong>la</strong> guerre<br />

<strong>de</strong> Crimée 21 . » Certains auteurs attribuent le désespoir <strong>de</strong> Vatel à un plump pudding<br />

raté le même soir où le rôti avait manqué à <strong>de</strong>ux tables, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> réception<br />

<strong>de</strong> Louis XIV à Chantilly, le jeudi 23 avril 1671.<br />

Ces <strong>de</strong>sserts et poudings salés ne s’imp<strong>la</strong>nteront pas facilement au Québec,<br />

pour ne pas dire pas du tout. Pehr Kalm observe : « Jamais ici on ne voit <strong>de</strong> pudding<br />

et pas davantage <strong>de</strong> punch, <strong>la</strong> boisson vitale <strong>de</strong>s Ang<strong>la</strong>is ; cependant on sait ce que<br />

c’est 22 . » Henry-David Thomas, Américain <strong>de</strong> passage à Québec vers 1850, se fait<br />

dire par un cuisinier ang<strong>la</strong>is : « Vous ne trouverez ni tartes ni puddings à Québec<br />

monsieur. On n’en fait pas 23 . »<br />

268 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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