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Genese de la cuisine..

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À l’instar <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s alimentaires <strong>de</strong>s hommes québécois imposées après<br />

1760, les légumes et sa<strong>la</strong><strong>de</strong>s sont relégués au <strong>de</strong>rnier chapitre. « J’suis pas un<br />

<strong>la</strong>pin », disaient-ils, lorsqu’on leur présentait une sa<strong>la</strong><strong>de</strong>. Cette notion est venue<br />

après 1760 puisque les rôtis étaient servis avec sa<strong>la</strong><strong>de</strong>s dès le xv e siècle et même<br />

avant. Au service, on les décorait <strong>de</strong> fleurs, citrons et oranges historiés, ainsi que<br />

<strong>de</strong> grains <strong>de</strong> grena<strong>de</strong>s. Bonnefons écrit en 1662 : « Le second service sera <strong>de</strong> quatre<br />

fortes pièces dans les coins, soit court-bouillon, <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> bœuf, ou du gras du<br />

rôti, et, sur les assiettes, les sa<strong>la</strong><strong>de</strong>s 101 . »<br />

La journaliste Bel<strong>la</strong> Cousineau rétorque : « Si c’est bon pour les <strong>la</strong>pins, c’est<br />

bon pour moi. » Ainsi m’entendrez-vous répondre à ces mangeurs <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> qui<br />

préten<strong>de</strong>nt ignorer tout le règne végétal et lèvent le nez sur les <strong>la</strong>itues, les carottes,<br />

les choux, les feuilles d’épinard et toutes les feuilles comestibles, les réunissant<br />

dans une réprobation générale : « Ouache ! du manger pour les <strong>la</strong>pins 102 . »<br />

Aphrodisiaque vert<br />

Pourtant, nombreux sont ceux qui aimeraient bien Tremper leur <strong>la</strong>rdon dans <strong>la</strong><br />

lèchefrite aussi souvent que le <strong>la</strong>pin.<br />

Et que mange cet animal ? De <strong>la</strong> <strong>la</strong>itue !<br />

Or, <strong>la</strong> <strong>la</strong>itue est c<strong>la</strong>ssée <strong>de</strong>puis longtemps parmi les légumes aphrodisiaques<br />

avec le poireau et le céleri. Les Égyptiens considéraient <strong>la</strong> roquette comme aphrodisiaque.<br />

Les Égyptiens, les Romains et les Gaulois étaient <strong>de</strong> grands amateurs<br />

<strong>de</strong> poireaux. La tarte aux poireaux est encore aujourd’hui une spécialité picar<strong>de</strong>.<br />

Un ancien dicton dit Estre comme le poireau, c’est-à-dire « avoir <strong>la</strong> tête b<strong>la</strong>nche<br />

et <strong>la</strong> queue verte » ! Les Grecs considéraient le céleri aphrodisiaque. Les Romains<br />

lui accordaient en plus <strong>de</strong>s vertus thérapeutiques. Madame <strong>de</strong> Pompadour faisait<br />

préparer <strong>de</strong>s potages au céleri afin <strong>de</strong> ranimer « le ressort royal ». Dans <strong>la</strong><br />

revue Paysana, Françoise Gau<strong>de</strong>t-Smet met en gar<strong>de</strong> ses lecteurs contre les dangers<br />

<strong>de</strong> faire boire du jus <strong>de</strong> céleri aux adolescents. « Comprenne qui pourra »,<br />

conclut-elle !<br />

Le céleri sera introduit en 1641 en Angleterre. Au xvii e siècle, on le nommait<br />

« persil <strong>de</strong> Macédoine ». Autrefois au Québec, on le hachait et le faisait sécher<br />

comme provision d’hiver.<br />

204 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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