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Genese de la cuisine..

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que les droits d’entrée du sucre b<strong>la</strong>nc, qui n’étaient que <strong>de</strong> huit livres par cent<br />

jusqu’en 1698, ayant été augmenté jusqu’à quinze livres, n’ont aucunement diminué<br />

<strong>la</strong> vente et <strong>la</strong> consommation <strong>de</strong> cette marchandise 85 ? » De plus, il existait un<br />

marché noir où le sucre <strong>de</strong>s îles pouvait être écoulé c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stinement. Par exemple,<br />

Louis XIV avait émis un édit interdisant l’importation d’indiennes (<strong>de</strong>s toiles <strong>de</strong><br />

coton imprimées venues <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s) pour protéger l’industrie textile française.<br />

Et pourtant, les mémorialistes <strong>de</strong> Nouvelle-France décrivent les créatures vêtues<br />

<strong>de</strong> belles robes d’indienne 86 . Pendant son administration, l’intendant Bigot se<br />

montrait fort agacé <strong>de</strong> <strong>la</strong> contreban<strong>de</strong> <strong>de</strong>s flibustiers à Québec.<br />

Il existait plusieurs sortes <strong>de</strong> sucre à <strong>de</strong>s prix très variés selon leur qualité, et<br />

certains événements l’ont rendu davantage accessible. Étant produit dans plusieurs<br />

pays, les producteurs <strong>de</strong>vaient faire face à <strong>de</strong> nombreux concurrents. « Finalement<br />

à tant produire et à casser les prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> concurrence, on en arriva à ce que le<br />

sucre <strong>de</strong>vienne à <strong>la</strong> fois meilleur marché et d’une consommation en constante<br />

augmentation 87 . » Suite aux crises économiques causées par les guerres <strong>de</strong> Louis<br />

XIV, son prix avait considérablement baissé après 1666. Madame <strong>de</strong> Maintenon<br />

(1635-1719) écrit : « Le sucre ne coûte que onze sous <strong>la</strong> livre 88 . » Le père Labat ajoute :<br />

« D’ailleurs ce n’était que du sucre brut, décrié pour sa mauvaise qualité, et que<br />

<strong>la</strong> guerre avait réduit à si bas prix que le cent ne va<strong>la</strong>it que cinquante ou soixante<br />

sols, pendant que les autres <strong>de</strong>nrées <strong>de</strong> France étaient à un prix excessif 89 . »<br />

En 1736, sœur Marie-Andrée Duplessis <strong>de</strong> Sainte-Hélène écrit à propos du<br />

sucre d’érable : « On le vend cependant 8, 10, 12, et 15 s. <strong>la</strong> livre, et nous en avons<br />

<strong>de</strong>s îles beaucoup plus beau à 4 s. 90 . » Le sucre d’érable se vend jusqu’à quatre fois<br />

plus cher que le beau sucre b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong>s îles !<br />

En Martinique, <strong>la</strong> culture sucrière prit une gran<strong>de</strong> expansion après 1654 lorsque<br />

que les juifs hol<strong>la</strong>ndais chassés du Brésil soient venus <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’hospitalité<br />

aux Martiniquais en échange <strong>de</strong> leur procédé <strong>de</strong> fabrication secret. En 1687, elle<br />

comptait 184 sucreries, en 1720, on en dénombrait 338 et en 1742, ce nombre grimpa<br />

jusqu’à 452. En 1717, avec l’abolition <strong>de</strong>s droits excessifs, son développement prit<br />

un grand essor, et ce, jusqu’en 1755. La Guerre <strong>de</strong> Sept ans viendra mettre un terme<br />

à cette expansion. Ce fut peut-être à cause <strong>de</strong> son prix coupé qu’on put en créer<br />

l’habitu<strong>de</strong> ici.<br />

À <strong>la</strong> fin du xvii e siècle, les Portugais dé<strong>la</strong>issent <strong>la</strong> culture sucrière brésilienne<br />

pour se concentrer sur l’exploitation <strong>de</strong>s mines d’or. Les Antilles prendront<br />

<strong>la</strong> relève et connaîtront une expansion fulgurante. On adopta alors le terrage,<br />

400 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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