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Genese de la cuisine..

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comme un chow<strong>de</strong>r. Dans le Guttenberg, il s’écrit chou<strong>de</strong>r : « Un p<strong>la</strong>t marin, composé<br />

<strong>de</strong> poisson frais, porc salé, herbes et biscuits <strong>de</strong> mer, étalés par couches et cuits<br />

ensemble ». À ses débuts, le chow<strong>de</strong>r était monté par étages comme le sea pie.<br />

En résumé, nous avons : chau<strong>de</strong>au, chau<strong>de</strong>mer, chou<strong>de</strong>r, chow<strong>de</strong>r. « Chaudrée »<br />

quant à lui, est venu <strong>de</strong> chaudron, xiii e siècle. Le Cotgrave donne « chau<strong>de</strong>ronnée »<br />

et « chaudronnée » dans le sens <strong>de</strong> « récipient plein d’une chose ». La chaudrée<br />

française est un p<strong>la</strong>t typiquement charentais originaire <strong>de</strong> Fouras, petit port entre<br />

Rochefort et La Rochelle. Il s’agit d’un court-bouillon composé d’herbes, <strong>de</strong> vin<br />

b<strong>la</strong>nc, <strong>de</strong> beurre et <strong>de</strong> différents poissons pochés et servis à part. La Vendée et <strong>la</strong><br />

Saintonge ont aussi une chaudrée, soupe <strong>de</strong> poissons traditionnelle du littoral<br />

<strong>de</strong> ces provinces é<strong>la</strong>borée avec du musca<strong>de</strong>t. Elles sont parfois servies avec <strong>de</strong>s<br />

pommes <strong>de</strong> terre, ou sur <strong>de</strong>s tranches épaisses <strong>de</strong> pain <strong>de</strong> campagne, les anciennes<br />

« soupes ». Les Gascons ont le chaudreau, un bouillon <strong>de</strong> vo<strong>la</strong>ille avec vin b<strong>la</strong>nc et<br />

épices. En Normandie, venue <strong>de</strong> chau<strong>de</strong>au, existe <strong>la</strong> cau<strong>de</strong>lée : <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong> <strong>la</strong>itages<br />

conservés dans une barrique pour faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> soupe. De même le caudiau, bouillie<br />

<strong>de</strong> farine et d’œufs. Ces p<strong>la</strong>ts ont évolué différemment du chau<strong>de</strong>au original. Ils<br />

ont pris, à partir du xvii e siècle, le nom <strong>de</strong> « à <strong>la</strong> marinière », préparation avec<br />

vin b<strong>la</strong>nc et oignons, appliquée d’abord aux poissons et moules, puis s’est é<strong>la</strong>rgie<br />

au <strong>la</strong>pin, cervelle, etc. Comme son nom l’indique, les marins l’ont perpétuée. En<br />

Acadie, on nomme encore aujourd’hui une soupe <strong>de</strong> morue chau<strong>de</strong> ou tchau<strong>de</strong><br />

venue <strong>de</strong> chau<strong>de</strong>au. Chez De Gaspé on lit tiau<strong>de</strong>s. L’animatrice <strong>de</strong> radio et télévision<br />

Hughette Proulx l’écrit quiau<strong>de</strong> dans son livre <strong>de</strong> recettes 34 .<br />

Voici <strong>la</strong> recette du Viandier :<br />

Pour faire chaudumer<br />

« Prenez anguilles, brochet hallé sur le gril, tronçonnés et mis en une paelle ou en ung<br />

pot ; et, quant il sera hallé, prenés <strong>de</strong> <strong>la</strong> purée, à le mettre boullir, et avoir <strong>de</strong>s foyes <strong>de</strong><br />

brochet à couler avec, et mettés gingembre <strong>de</strong><strong>de</strong>ns, et du saffran pour donner couleur<br />

au chaudumer, et prenés du vert jus et du vin pour mettre avec le chaudumé, et tout<br />

faire bouillir ensemble, et goutter <strong>de</strong> sel 35 . »<br />

Voyons ce que dit cette recette : Prenez <strong>de</strong>s anguilles et <strong>de</strong>s brochets marqués sur<br />

le gril, les tronçonner et les sauter à <strong>la</strong> poêle ou les cuire dans un pot jusqu’à ce qu’ils<br />

prennent couleur. Ajouter un mouillement (eau ou jus <strong>de</strong> pois), une pana<strong>de</strong>, porter à<br />

ébullition, mettre les foies <strong>de</strong> brochets, le gingembre (une constante), du safran pour<br />

<strong>la</strong> couleur, verjus et vin, puis saler. Il s’agit bien d’un chau<strong>de</strong>au rudimentaire.<br />

L’apport <strong>de</strong>s religieuses<br />

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