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Genese de la cuisine..

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le « François pie » publié dans le Kitchens of our grand-mères, à Milwaukee (1991),<br />

écrit par les <strong>de</strong>scendantes <strong>de</strong> Canadiens français, contient du bœuf haché, une<br />

purée <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre et du maïs en crème : est-ce là un pâté chinois ? Encore<br />

non ! La purée <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre recouvre <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> et sur le tout on met le maïs<br />

en crème ; c’est encore une autre variante <strong>de</strong> shepherd’s pie.<br />

Dans <strong>la</strong> traduction française <strong>de</strong> La cuisinière Five Rose (1960), le shepherd’s pie<br />

se nomme « pâté ang<strong>la</strong>is ». En Angleterre, le shepherd’s pie est à base d’agneau.<br />

Lorsqu’il est confectionné avec du bœuf, il prend le nom <strong>de</strong> cottage pie. Dans La<br />

<strong>cuisine</strong> rendue facile, on trouve une petite note très révé<strong>la</strong>trice à l’article « pâtés <strong>de</strong><br />

vian<strong>de</strong>s 17 ». Les vian<strong>de</strong>s sont d’abord mouillées d’une sauce (gravy) puis recouvertes<br />

au choix <strong>de</strong> pâte à tarte, pâte à <strong>la</strong> cuillère, pommes <strong>de</strong> terre pilées ou patates<br />

sucrées ou pommes <strong>de</strong> terre et navets. En somme, n’importe quoi fait l’affaire !<br />

Or, aucune <strong>de</strong> ces variantes ne correspond à notre pâté chinois. Et ce qui<br />

fascine le plus est qu’à l’étranger, sa composition reste invariable et est toujours<br />

attribuée au Québec. Jusqu’au Japon où <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> Tokyo en ont mangé en<br />

2006 lors d’une compétition <strong>de</strong> ping-pong. Des Japonais montréa<strong>la</strong>is ont pris cette<br />

initiative. Ils disposent également <strong>de</strong> poutine chez Becker’s à Tokyo 18 . Par contre,<br />

rien à China, Maine.<br />

Voyons du côté <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> cette petite ville : « Le nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle ville<br />

fut choisi par Japheth C. Washburn représentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>ture du Massachusetts.<br />

Le nom originellement choisi pour <strong>de</strong>s raisons inconnues était Bloomville,<br />

mais <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> Bloomville, plus haut <strong>la</strong> Kennebec près <strong>de</strong> Skowhegan,<br />

s’y objectèrent craignant que <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux noms ne cause <strong>de</strong>s problèmes<br />

dans <strong>la</strong> livraison du courrier. Donc M. Washburn choisit à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce le mot China<br />

qui était le titre d’un <strong>de</strong> ses hymnes favoris et n’était point utilisé nulle part<br />

ailleurs aux États-Unis. »<br />

Cet air tant aimé <strong>de</strong> M. Washburn est un poème symphonique avec contralto et<br />

s’intitule en français Je t’aime, Chine. A priori, rien <strong>de</strong> chinois ici à part cette œuvre.<br />

Personne ne connaît le pâté chinois à China. Ni à <strong>la</strong> mairie, ni à <strong>la</strong> bibliothèque,<br />

ni à l’école. Le menu <strong>de</strong> l’école primaire <strong>de</strong> China le 10 février 2005 présente un…<br />

shepherd’s pie ! Quand on regar<strong>de</strong> <strong>la</strong> carte <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s immigrés canadiensfrançais<br />

aux États-Unis, lors <strong>de</strong> « <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> saignée », on se rend compte que le<br />

groupe le plus important niche autour <strong>de</strong> Boston 19 .<br />

L’auteur américain John Dufresne affirme en avoir mangé dans son enfance au<br />

Massachusetts dans les années cinquante, et que c’était alors son p<strong>la</strong>t favori. Il le<br />

Pâté chinois<br />

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