25.06.2013 Views

Genese de la cuisine..

Genese de la cuisine..

Genese de la cuisine..

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

La Nouvelle-France a eu <strong>la</strong> visite <strong>de</strong> nombreux F<strong>la</strong>mands dont certains étaient<br />

<strong>de</strong>s Jésuites. Taillevent cite un « Chau<strong>de</strong>au f<strong>la</strong>men ». L’Escole parfaite <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong><br />

bouche (1662) possè<strong>de</strong> une recette <strong>de</strong> Chau<strong>de</strong>au à <strong>la</strong> F<strong>la</strong>man<strong>de</strong>. Le nouveau traité<br />

<strong>de</strong> <strong>cuisine</strong> <strong>de</strong> Menon (1739) donne un Hochepot <strong>de</strong> tendron <strong>de</strong> bœuf à <strong>la</strong> f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>.<br />

Dans Les suites <strong>de</strong>s dons <strong>de</strong> Comus I, 1742, François Marin cite un « Tendron <strong>de</strong><br />

bœuf à <strong>la</strong> f<strong>la</strong>man<strong>de</strong> : Faites cuire dans une <strong>de</strong>mie braise avec <strong>de</strong>s choux, saucisses,<br />

quelques gros oignons, du petit <strong>la</strong>rd, un peu d’huile ». La garniture À <strong>la</strong> f<strong>la</strong>man<strong>de</strong><br />

codifiée au xix e siècle, comprend <strong>de</strong>s choux braisés, <strong>de</strong>s carottes et <strong>de</strong>s navets g<strong>la</strong>cés.<br />

Cette préparation pourrait correspondre à notre pâté chinois, si on lui adjoint<br />

ses légumes traditionnels et si on en fait une « bisque » selon <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> Furetière<br />

: « réunion d’éléments cuits séparément ». C’est ainsi qu’on cuit séparément le<br />

bœuf, le maïs et les pommes <strong>de</strong> terre du pâté chinois, avant <strong>de</strong> les réunir dans un<br />

même contenant. Nos ancêtres auraient connu et utilisé les termes pâté <strong>de</strong> Chine,<br />

pâté chinois, suite au « grand bruit » que fit Cavelier <strong>de</strong> Lasalle à son retour <strong>de</strong><br />

Chine « par transmigration » en 1670. Tympanisé par <strong>de</strong> Casson, repris et cuisiné<br />

ensuite par sœur <strong>de</strong> Brésoles. À ce moment-là, il aurait été composé d’une vian<strong>de</strong>,<br />

bœuf ou autre, <strong>de</strong> maïs ou autres légumes : navet, topinambour, carotte, chou, etc.<br />

Les pommes <strong>de</strong> terre sont ajoutées à <strong>la</strong> fin du xviii e siècle après son introduction<br />

dans notre alimentation, suite aux mauvaises récoltes récurrentes <strong>de</strong> céréales. En<br />

1848, temps <strong>de</strong> disette, le blé d’In<strong>de</strong> revient compléter les portions.<br />

Mère <strong>de</strong> Brésoles aura probablement créé ou recréé ce « pâté chinois » après<br />

que <strong>de</strong> Casson, ou Lasalle lui-même lui auront raconté leurs péripéties avec le blé<br />

d’In<strong>de</strong> et le mets qu’ils auraient baptisé pâté chinois par ironie au cours <strong>de</strong> leur<br />

expédition vers <strong>la</strong> Chine. Pendant celle-ci, ils ne se nourrissent presque exclusivement<br />

que <strong>de</strong> blé d’In<strong>de</strong>. Il y a vingt-six mentions dans le récit <strong>de</strong> Hennepin,<br />

Découverte…<br />

Dans Les dons <strong>de</strong> Comus, François Marin livre un hachis sans pâte : « Hachis<br />

ou pâté sans pâte : Hachez <strong>de</strong> <strong>la</strong> rouelle <strong>de</strong> bœuf, veau ou mouton, cochon, vo<strong>la</strong>ille,<br />

gibier ou autre vian<strong>de</strong>, avec un gros morceau <strong>de</strong> graisse <strong>de</strong> bœuf, cinq ou six gros<br />

oignons. Assaisonnez <strong>de</strong> sel, poivre, têtes <strong>de</strong> clous <strong>de</strong> gérofle pilé et musca<strong>de</strong>.<br />

Mettez le tout dans une terrine bien bouchée sur <strong>de</strong>s cendres chau<strong>de</strong>s pendant<br />

cinq heures. Ensuite, découvrez <strong>la</strong> terrine & servez sans autre façon. »<br />

La recette <strong>de</strong> Hochepot que donne Furetière est issue du même principe :<br />

« Hochepot, ou pasté en pot : C’est un hachis <strong>de</strong> bœuf qu’on <strong>la</strong>isse cuire dans un<br />

pot avec <strong>de</strong>s marons, <strong>de</strong>s navets ou autres assaisonnements. On l’appelle quelque<br />

Pâté chinois<br />

493

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!