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Genese de la cuisine..

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vendait dans les rues <strong>de</strong> Québec, et plus tard, <strong>de</strong><br />

Montréal. Philippe-Aubert De Gaspé a noté <strong>la</strong><br />

coutume <strong>de</strong>s liqueurs lors d’une fête : « Les traiteurs<br />

criaient sans cesse d’une voix monotone, en<br />

accentuant fortement le premier et le <strong>de</strong>rnier mot :<br />

« À <strong>la</strong> bonne bière ! Au bon raisin ! À <strong>la</strong> bonne pimprenelle<br />

! » Le terme usuel contemporain « liqueur<br />

douce » est <strong>la</strong> traduction littérale <strong>de</strong> l’américain<br />

soft drink qui veut dire « breuvage sans alcool »,<br />

ou plus précisément, « breuvage édulcoré 140 ».<br />

N’est-il pas étonnant <strong>de</strong> retrouver <strong>de</strong> nos jours<br />

les mêmes parfums qu’au xviie siècle : fraise,<br />

cerise, orange, citron-lime, ratafia (crème soda), et<br />

même <strong>la</strong> racinette (root beer), celle-ci apprêtée <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux façons : une <strong>de</strong> luxe à base d’orge, <strong>de</strong> raisins<br />

secs, pruneaux, jujubes et racines, et une secon<strong>de</strong>,<br />

plus abordable, avec réglisse et citron. On fabriquait<br />

également le rossolis, à base <strong>de</strong> fleurs, alcool,<br />

sucre, cannelle, musc et ambre, liqueur fort appréciée<br />

<strong>de</strong> Louis XIV. Furetière mentionne que le plus<br />

réputé est importé <strong>de</strong> Turin. Procope en préparait<br />

dans son café. On confectionnait aussi le populo<br />

dit « petit rossolis », à base <strong>de</strong>s mêmes ingrédients,<br />

mais en moindre quantité.<br />

Parfois, au Québec, on utilise l’archaïsme « liqueur » pour vins domestiques :<br />

« Elle pensera même à fabriquer certaines liqueurs <strong>de</strong> cerises, <strong>de</strong> betteraves, <strong>de</strong> pissenlits,<br />

ou <strong>de</strong> ga<strong>de</strong>lles. Le printemps, par exemple, elle ai<strong>de</strong>ra son mari à fabriquer<br />

<strong>la</strong> bière d’épinette si appréciée au temps <strong>de</strong>s chaleurs d’été 141 Femme <strong>de</strong> qualité au rafraîchissement<br />

<strong>de</strong>s liqueurs<br />

. »<br />

Voyons cette célèbre bière d’épinette, breuvage fétiche <strong>de</strong>s Québécois.<br />

De <strong>la</strong> bière d’épinette<br />

Le grand voyageur et poète Chancels <strong>de</strong> Lagrange écrit en 1716 : « Outre le vin<br />

et les eaux <strong>de</strong> vies qui viennent <strong>de</strong> France <strong>la</strong> boisson ordinaire du pays est une<br />

sorte <strong>de</strong> biere faite avec <strong>de</strong> l’eau et du levain bouillis parmi les quels on infuse <strong>de</strong>s<br />

Les munitions <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisinière<br />

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