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Genese de la cuisine..

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La <strong>cuisine</strong> <strong>de</strong>vint une passion pour Louis XV, et ce, dès son plus jeune âge. À<br />

16 ans, il s’initiait déjà à cet art sous les directives du sommelier-pannetier, le sieur<br />

Lazur. Il était inéga<strong>la</strong>ble, semble-t-il, dans <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong> fricassées, du poulet<br />

au basilic, d’omelettes onctueuses, <strong>de</strong> délicieuses pâtisseries et du choco<strong>la</strong>t. Il était<br />

friand d’œufs à <strong>la</strong> coque. L’officier <strong>de</strong> service annonçait : « Messieurs, le roi va décapiter<br />

son œuf. » On faisait <strong>de</strong>s bassesses pour voir le roi en pleine action, on s’extasiait<br />

sur sa <strong>de</strong>xtérité. Il avait sa propre <strong>cuisine</strong> munie d’un potager. Il préparait lui-même<br />

le thé, le choco<strong>la</strong>t et le café, qu’il partageait avec ses filles le matin 74 . « Pour les petits<br />

soupers du Régent les mets s’apprêtaient dans <strong>de</strong>s endroits faits exprès <strong>de</strong> p<strong>la</strong>in-pied,<br />

dont tous les ustensiles étaient faits en argent ; les roués 75 mettaient souvent <strong>la</strong> main à<br />

l’œuvre avec les cuisiniers 76 . » Marie-Antoinette faisait elle-même ses meringues « <strong>de</strong><br />

ses propres et royales mains » à Trianon 77 . Louis XVIII, grand gourmand comme<br />

son aïeul, n’hésitera pas à publier sa recette <strong>de</strong> côtelettes <strong>de</strong> mouton à <strong>la</strong> victime 78 .<br />

Sainte gourmandise<br />

« Gourmandise tue plus <strong>de</strong> gens qu’espée en guerre tranchant »<br />

Cotgrave<br />

Les ordres religieux sont <strong>de</strong> grands contributeurs à <strong>la</strong> gastronomie française.<br />

Les innombrables ecclésiastiques, papes, cardinaux dont le célèbre cardinal <strong>de</strong><br />

Guise, évêques, abbés ainsi que <strong>la</strong> myria<strong>de</strong> <strong>de</strong> moines défroqués et rondouil<strong>la</strong>rds<br />

célébrés dans le Carmina Burana <strong>de</strong> Carl Orff ne sont pas en reste. Rabe<strong>la</strong>is n’a-t-il<br />

pas écrit : Pourquoi les moines sont volontiers en <strong>cuisine</strong> ? Nico<strong>la</strong>s <strong>de</strong> Bonnefons,<br />

valet <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> Louis XIV, leur a dédié <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> ses Délices <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> campagne (1662). Bril<strong>la</strong>t-Savarin commente cette époque, le xvii e siècle : « On<br />

continua à faire bonne chère tant qu’on put et surtout dans les abbayes, couvents<br />

et moutiers (monastères) parce que les richesses affectées à ces établissements<br />

était moins exposées aux chances et aux dangers <strong>de</strong>s guerres intérieures qui ont si<br />

longtemps désolé <strong>la</strong> France 79 . » On disait anciennement « gras comme un moine ».<br />

Dans un pamphlet publié pendant <strong>la</strong> Révolution <strong>de</strong> 1789, Arlequin réformateur <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> <strong>de</strong>s moines, on attaque le train <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s moines et les cupi<strong>de</strong>s intermédiaires.<br />

Le sous-titre en est : Ou p<strong>la</strong>n pour réprimer <strong>la</strong> gloutonnerie Monacale,<br />

au profit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nation épuisée par les brigandages <strong>de</strong> harpies financières. Dédié<br />

140 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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