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Genese de la cuisine..

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poids fort respectable : « Max : Pour le dîner on a eu une table chargée à débor<strong>de</strong>r.<br />

Si je me souviens bien, euh… y avait 3 vo<strong>la</strong>illes… 17 pigeons, puis dix lièvres. Y<br />

avait une outar<strong>de</strong> rôtie qui pesait dans les 25 livres 133 . » Le poids d’un gros dindon !<br />

Les Amérindiens engraissaient également <strong>de</strong>s ours et <strong>de</strong>s chiens en cage pour s’en<br />

nourrir ultérieurement. Le père Marquette 134 écrit : « Pendant cet entretien, on nous<br />

apportoit continuellement a manger dans <strong>de</strong> grands p<strong>la</strong>tz <strong>de</strong> bois, tantost <strong>de</strong> <strong>la</strong> sagamité,<br />

tantost du bled entier, tantost d’un morceaux <strong>de</strong> chien. » Les habitants faisaient<br />

<strong>de</strong> même avec les tourtes dans leur grenier ou au pou<strong>la</strong>iller. On cassait le bout <strong>de</strong> leurs<br />

ailes pour les empêcher <strong>de</strong> voler. En <strong>de</strong>ux semaines, elles étaient grasses à souhait,<br />

« comme <strong>de</strong>s melons », même que leur chair, noirâtre ordinairement, b<strong>la</strong>nchissait.<br />

Résultat du voisinage avec l’alchimie, on introduit, vers 1650, les réductions<br />

et le dég<strong>la</strong>çage <strong>de</strong>s sucs. Ces bouillons et coulis annoncent les grands fonds <strong>de</strong><br />

<strong>cuisine</strong>, futures « Gloires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute Cuisine française » qui seront perfectionnés<br />

par François Marin 135 près d’un siècle plus tard. Pierre <strong>de</strong> Lune 136 parfume l’un<br />

d’eux à <strong>la</strong> lime, un autre aux pistaches. Au début <strong>de</strong> son livre, il suggère <strong>de</strong>s<br />

tranches <strong>de</strong> citron cloutées <strong>de</strong> girofle comme « assaisonnement agréable ». Il<br />

distingue également les bouillons bruns <strong>de</strong>s bouillons b<strong>la</strong>ncs. On y trouve un<br />

début <strong>de</strong> fumet <strong>de</strong> poisson, une essence <strong>de</strong> champignons et un consommé (sans<br />

c<strong>la</strong>rification aux b<strong>la</strong>ncs d’œufs ; cependant, La Varenne les utilise pour c<strong>la</strong>rifier les<br />

gelées). Les sauces se montent désormais au beurre. On peut dire que l’orchestre<br />

est en p<strong>la</strong>ce. Le piano (poêle) attend son virtuose.<br />

« Après <strong>la</strong> gloire <strong>de</strong>s armes, dans l’échelle <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s xvii e et xviii e siècles,<br />

vient <strong>la</strong> gloire <strong>de</strong>s jardins, qui <strong>de</strong>vance peut-être <strong>la</strong> gloire <strong>de</strong>s bâtiments », proc<strong>la</strong>me<br />

le directeur général <strong>de</strong> l’Établissement public du musée et du domaine <strong>de</strong><br />

Versailles, Jean-Pierre Babelon 137 .<br />

Les jardins <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s endroits <strong>de</strong> culture dans tous les sens du terme :<br />

« On tient à honneur d’obtenir <strong>de</strong> beaux fruits, <strong>de</strong> pouvoir les offrir en disant : “J’ai<br />

moi-même soigné ces arbres 138 ”. »<br />

Les efforts pharaoniques <strong>de</strong>s La Quintinie, De Serres et Lenôtre feront briller<br />

leurs splendi<strong>de</strong>s réussites horticoles à travers le mon<strong>de</strong>. « La p<strong>la</strong>ce d’Olivier <strong>de</strong><br />

Serres dans l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> française est magistrale. Les légumes verts<br />

sont à l’honneur. Grâce à ce prodigieux magicien, les beaux, les magnifiques<br />

légumes frais vont enfin trouver leur p<strong>la</strong>ce dans les casseroles d’honneur », se<br />

réjouit Christian Guy. Plusieurs auteurs feront l’apologie <strong>de</strong>s jardins dont Bonnefons<br />

dans ses Délices <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne (1662) 139 . Grâce à eux, le goût et <strong>la</strong> mo<strong>de</strong><br />

86 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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