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Genese de la cuisine..

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On pouvait aussi creuser un trou à même le sol qu’on remplissait <strong>de</strong> braises, où<br />

on enterrait le récipient. C’était une cuisson à l’étouffée. On <strong>cuisine</strong> encore dans<br />

le sable aujourd’hui au Saguenay et ailleurs au Québec. Une métho<strong>de</strong> généralisée<br />

dans les chantiers : « J’ai mangé <strong>de</strong>s beans dans cendre. J’ai mangé <strong>de</strong>s beaux pâtés<br />

aux beluets dans cendre pis du pain cuit dans cendre. Y mettait d’<strong>la</strong> cendre là, y<br />

mettait d’<strong>la</strong> cendre rouge avec du bois fendu pis y sortaient ça, ça sortait d’un beau<br />

jaune, y avait pas un bou<strong>la</strong>nger qui faisait ça comme en haut 4 . »<br />

On savait dépecer les animaux : un travail <strong>de</strong> femme. Elle était aussi le portefaix<br />

<strong>de</strong> son mari. L’Indien revenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse donne à <strong>la</strong> squaw le bout d’oreille<br />

qu’il a prélevé sur son trophée, afin que celle-ci rapporte <strong>la</strong> bonne carcasse <strong>de</strong><br />

gibier. C’était une sorte <strong>de</strong> récipissé, en somme. Jacques Cartier avait remarqué <strong>la</strong><br />

robustesse <strong>de</strong>s femmes indiennes. Il écrit : « Les femmes dudit pays travaillent sans<br />

comparaison plus que les hommes, tant à <strong>la</strong> pêche, dont ils font grand fait, qu’au<br />

<strong>la</strong>bour et autres choses. » Pierre-Georges Roy, auteur du Bulletin <strong>de</strong> recherches<br />

historiques, commente : « La femme pour le mari sauvage, était pour ainsi dire,<br />

une bête <strong>de</strong> somme. C’est elle qui faisait toutes les besognes un peu fatigantes.<br />

L’homme n’était pas précisément paresseux mais il croyait que le travail manuel<br />

était au <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> <strong>la</strong> dignité du guerrier. » Pehr Kalm les a remarqués : « Quand<br />

ils viennent faire <strong>de</strong>s achats à Montréal et qu’ils s’en retournent, leurs femmes ont<br />

à porter <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s charges sur le dos, tandis que les hommes marchent comme<br />

<strong>de</strong>s seigneurs, avec pour seul bagage leur fusil, leur pipe et leur b<strong>la</strong>gue à tabac 5 . »<br />

Ils savaient attendrir et hacher <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> entre <strong>de</strong>ux pierres, ainsi qu’écraser les<br />

os dont ils suçaient <strong>la</strong> moelle avi<strong>de</strong>ment. Ils savaient aussi moudre les céréales. Ils<br />

n’employaient ni sel ni épices, ce qui rebutait fortement les Européens, en particulier<br />

Champ<strong>la</strong>in. Était-ce à cause <strong>de</strong> leur alimentation carnée que les Amérindiens<br />

n’aimaient pas le sel ? « Les Anciens avaient déjà remarqué que les peuples qui<br />

mènent une vie pastorale et suivent une alimentation carnée se passent volontiers<br />

<strong>de</strong> sel, tandis que les peuples agricoles, qui se nourrissent surtout <strong>de</strong> végétaux, en<br />

ressentent un besoin pressant 6 . »<br />

Ils utilisaient le tussi<strong>la</strong>ge, p<strong>la</strong>nte herbacée dont <strong>la</strong> cendre goûte salée. Et ce,<br />

peut-être après l’avoir fumée : « P<strong>la</strong>nte très vantée chez les anciens (Hippocrate,<br />

Dioscori<strong>de</strong>, Pline) dans les affections du poumon : on pensait que <strong>la</strong> fumée <strong>de</strong>s<br />

feuilles apaise <strong>la</strong> toux. Cet usage très ancien se retrouve encore en Suè<strong>de</strong> 7 . » Parfois,<br />

selon Gabriel Sagard, on utilisait le pourpier gras en <strong>cuisine</strong> : « On ajoutait<br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte à <strong>la</strong> sagamité pour lui donner quelque goût 8 . » Cultivée <strong>de</strong>puis le Moyen<br />

216 genèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> québécoise

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