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Genese de la cuisine..

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possè<strong>de</strong> le type <strong>de</strong> <strong>cuisine</strong> qu’elle mérite. J’ai longtemps pensé que <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong><br />

ang<strong>la</strong>ise, dont <strong>la</strong> médiocrité est notoire, fournissait un exemple du contraire et que<br />

les Ang<strong>la</strong>is cuisinaient ainsi parce qu’ils n’avaient jamais réussi à maîtriser l’art<br />

culinaire en raison d’une simple carence technique. À mon grand étonnement,<br />

j’ai découvert que les Ang<strong>la</strong>is cuisinaient <strong>de</strong> cette façon parce que tel est leur<br />

goût. Ce qui se passe <strong>de</strong> commentaire, car je suppose que <strong>la</strong> règle selon <strong>la</strong>quelle<br />

les questions <strong>de</strong> goût ne se discutent pas s’applique également à l’absence <strong>de</strong> goût,<br />

au sens littéral du terme 99 . »<br />

Cheshire pork pie for sea<br />

Notre six-pâtes n’a rien en commun avec le Cheshire pork pie for sea dont on nous<br />

rebat continuellement les oreilles comme étant le possible original <strong>de</strong> notre sixpâtes.<br />

Il est tiré du livre <strong>de</strong> Hannah G<strong>la</strong>sse publié en 1747 à Londres.<br />

Ce n’est pas notre p<strong>la</strong>t et ce n’est pas son nom.<br />

On a longtemps attribué The art of cookery ma<strong>de</strong> p<strong>la</strong>in and easy à Samuel<br />

Johnson, écrivain né en 1709. Aujourd’hui, on le concè<strong>de</strong> à Hannah G<strong>la</strong>sse.<br />

Elle était ménagère et non cuisinière (certains <strong>la</strong> disent « écrivain »). Elle a puisé<br />

ses recettes dans d’autres livres <strong>de</strong> <strong>cuisine</strong> française dont ceux <strong>de</strong> Vincent La<br />

Chapelle, auteur <strong>de</strong> The mo<strong>de</strong>rn cook, publié en trois volumes à Londres en 1733.<br />

La traduction française est Le cuisinier mo<strong>de</strong>rne. La Chapelle était cuisinier <strong>de</strong><br />

Mylord Chesterfield, celui qui aimait tant à répéter que les Français possè<strong>de</strong>nt<br />

« un génie supérieur » en matière <strong>de</strong> gastronomie. Il faut savoir que La Chapelle<br />

lui-même avait pigé abondamment dans les livres <strong>de</strong> François Massialot, auteur<br />

<strong>de</strong> Le cuisinier royal et bourgeois (1712) et Le nouveau cuisinier royal et bourgeois<br />

(1717) pour composer les siens.<br />

Madame G<strong>la</strong>sse prend <strong>la</strong> peine <strong>de</strong> dénoncer <strong>la</strong> <strong>cuisine</strong> française dans sa préface,<br />

pour ensuite inclure un nombre impressionnant <strong>de</strong> recettes dites « À <strong>la</strong> française »<br />

et « French way ». Ce<strong>la</strong> bien sûr afin <strong>de</strong> ménager <strong>la</strong> susceptibilité <strong>de</strong> ses clients<br />

« lower c<strong>la</strong>ss » vis-à-vis du « french way of life » dépravé. Elle cite en exemple une<br />

légen<strong>de</strong> selon <strong>la</strong>quelle un chef français aurait besoin <strong>de</strong> six livres <strong>de</strong> beurre pour<br />

cuire douze œufs, « quand tout le mon<strong>de</strong> sait qu’une <strong>de</strong>mi-livre est suffisant » :<br />

« But it would not be french. » La folle mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette époque est telle qu’ils s’en<br />

<strong>la</strong>isseront imposer par un sot français plutôt que d’engager un bon cuisinier<br />

ang<strong>la</strong>is. Et ces dames <strong>de</strong>vront payer le gros prix pour ses « petits secrets ». Elle<br />

Le passé ang<strong>la</strong>is<br />

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