25.06.2013 Views

Genese de la cuisine..

Genese de la cuisine..

Genese de la cuisine..

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Le safran<br />

Cultivé <strong>de</strong>puis le xiii<br />

Étagère à pain bénit<br />

e siècle en Italie, le safran entre dans <strong>la</strong> composition du<br />

célèbre risotto. Le safran était utilisé en <strong>cuisine</strong> et en pharmacologie. On lui<br />

accordait volontiers <strong>de</strong>s vertus magiques. On croyait que le safran nourrissait<br />

l’esprit, régénérait le cerveau et purifi ait l’âme <strong>de</strong> ses démons.<br />

Furetière écrit : « Le safran épanouit le cœur. » Et encore : « On fait<br />

grand traffi c <strong>de</strong> safran vers les pays septentrionnaux. » Était-il présent en<br />

Nouvelle-France ? Oui. Les hospitalières <strong>de</strong> Québec achètent en 1742 « une<br />

livre <strong>de</strong> safran oriental », une quantité faramineuse 8 ! Comment<br />

l’employaient-elles ? Sûrement pour apprêter le riz au safran lors <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s réceptions pour les Puissances.<br />

Aussi pour dorer les pains à chanter ou chanteaux. Le cannaméliste<br />

français écrit : « Pain à chanter : Hosties. » Ce terme a survécu au<br />

Saguenay. Marius Barbeau, dans Saintes artisanes, raconte : « La<br />

communauté était pauvre… Les religieuses s’eff orçaient <strong>de</strong> fournir à<br />

plusieurs besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison. À <strong>la</strong> bou<strong>la</strong>ngerie, on vendait biscuits<br />

au sucre ou à l’anis, échaudés, brioches, macarons, meringues,<br />

tartes pour <strong>de</strong>s personnes qui en désiraient, croquesignols, petits<br />

feuilletés, gaufres : pains à bénir. Le dimanche à <strong>la</strong> grand’messe.<br />

On dorait ces pains, ainsi que les cousins (supports à étages faits<br />

<strong>de</strong> petits bâtons <strong>de</strong> bois). On y mettait, en tout ou en partie,<br />

<strong>de</strong>s étoiles dorées ; sur le <strong>de</strong>rnier étage, un soleil doré : et, sur<br />

les autres étages, <strong>de</strong> petits pavillons. » Le collecteur Victor Tremb<strong>la</strong>y<br />

apporte <strong>de</strong>s détails instructifs sur ce « château » : « On faisait<br />

<strong>de</strong>s pains bénits géants. C’étaient <strong>de</strong>s gâteaux (probablement <strong>de</strong>s<br />

brioches, ndlr.) à étages al<strong>la</strong>nt en décroissant vers le haut. On<br />

piquait là-<strong>de</strong>dans <strong>de</strong>s étoiles et <strong>de</strong>s cœurs en gâteaux pour les<br />

marguillers et les servants. Le premier servant al<strong>la</strong>it en porter<br />

aux chantres du jubé. Le be<strong>de</strong>au en distribuait avec un<br />

grand panier ; il off rait le « château » à un tel, qui se trouvait<br />

par là désigné pour fournir le pain bénit le dimanche suivant. Certains pains<br />

bénits étaient hauts d’environ quinze pieds ; <strong>la</strong> baguette (support) était <strong>de</strong> quinze<br />

pieds. Les gâteaux étaient crèmés au sirop (imbibés). Il y avait <strong>de</strong> l’ambition,<br />

<strong>de</strong> l’orgueil, et <strong>de</strong>s gens trop pauvres pour en faire les frais ; il a fallu interdire<br />

Les munitions <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisinière<br />

363

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!